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Un homme idéal: J’aurais voulu être un artiste

UN HOMME IDEAL, un film de Yann Gozlan avec Pierre Niney et Ana Girardot Photo: AZ films
Mehdi Omaïs - Metronews France

Pierre Niney est à l’affiche du thriller Un homme idéal de Yann Gozlan. Il y incarne avec brio un écrivain raté qui vole le texte d’un homme décédé pour accéder à la gloire.

Mathieu (Pierre Niney), 25 ans, rêve de devenir un grand écrivain. Hélas, il n’en a pas le talent. Lorsqu’il tombe sur le manuscrit d’un homme qui vient de mourir, il prend la lourde décision de se l’approprier et de l’envoyer à un éditeur. Résultat? Best-seller, succès… et spirale infernale de violence. Métro s’est entretenu avec la vedette d’Un homme idéal.

Qu’est-ce qui vous a attiré à la lecture du scénario?
Je l’ai lu comme un bon roman. On y discerne la volonté rare d’installer une tension forte, qui agit comme une pierre angulaire… J’ai aussi aimé l’imagerie solaire, élégante et sensuelle qui vient en contraste des mensonges. En parcourant les pages, j’avais en tête des films comme Plein soleil ou Match Point. Ces références me plaisaient beaucoup.

Il paraît que vous avez très vite accepté ce projet…
C’est vrai… J’ai appelé Yann Gozlan la minute même où j’ai achevé ma lecture. À 25 ans, ce n’est pas tous les jours qu’on vous propose un rôle aussi dense. Je sentais que j’avais une véritable responsabilité parce que c’est un film schizophrène… et presque autiste à certains instants, avec ce jeune homme qui s’enferme dans son imposture. C’était passionnant de jouer avec les déclinaisons de sa personnalité: l’homme qu’il est, celui qu’il voudrait être, celui qui est entre les deux… J’ai rarement pris autant de plaisir sur un plateau.

Le film est également riche de mises en abîme…
Oui! Mathieu, mon personnage, se prépare à jouer le rôle de l’écrivain en se documentant sur la guerre d’Algérie. Il a au mur des dates, des noms, des images… Il répète des phrases à voix haute… C’est exactement de cette façon que j’ai travaillé le rôle d’Yves Saint-Laurent chez moi.

Êtes-vous fasciné par les personnages qui cherchent leur part d’artiste jusqu’à épuisement, comme chez Woody Allen parfois?
Oui, j’ai de l’empathie à mort pour eux! [Moment de réflexion.] Vous savez, le cinéma privilégie d’habitude les mecs géniaux et les success stories, rarement les mecs sans talent… Un homme idéal analyse ce par quoi quelqu’un peut passer, quitte à sombrer dans la violence, pour pouvoir créer. Je trouve ça fort. Le résultat ne théorise pas les thématiques en question mais les présente sous la forme du divertissement.

Avez-vous noté un changement significatif après votre César du meilleur acteur?
Franchement, non… Je suis content quand je le vois chez moi. Il est en transit sur un meuble pour le moment. Je suis allé aux États-Unis au lendemain de la cérémonie. Ça vous remet les pieds sur terre d’arriver quelque part où personne ne vous connaît. Ça fait relativiser.

***
Qui fait rêver Pierre Niney?

  • Une identité que vous rêveriez d’usurper? «Il y en a plein, putain! [Rires.]. Tellement! C’est bien pour ça qu’on fait des films, pour jouer à être quelqu’un d’autre. Il y a des vies que j’aimerais vivre: celle d’un basketteur professionnel en NBA, celle d’un pilote de chasse, d’un avocat… J’aimerais aussi être Leonardo DiCaprio pour travailler avec Martin Scorsese [rires]…»
  • Un livre que vous auriez rêvé de publier sous votre nom? «Un paquet… [Il réfléchit.] De la poésie… Genre deux ou trois poèmes d’Arthur Rimbaud, c’est pas dégueu!»

Un homme idéal
En salle dès vendredi

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