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Cop Car: Virée d’enfer

Quel enfant n’a jamais eu envie de se retrouver au volant d’une voiture? Et encore plus d’une voiture de police? Pour les petits protagonistes de Cop Car, de Jon Watts, ce rêve devient réalité avant de tourner au cauchemar.

Deux garçons de 10 ans (James Freedson-Jackson et Hays Wellford), en quête de sensations fortes, font une découverte inouïe: une voiture de police, désertée par son propriétaire, avec les clés sur le contact. L’occasion est trop belle: les deux copains prennent le volant. Non loin de là, le shérif à qui appartient la voiture (Kevin Bacon) s’affaire à disposer d’un corps… et tiendra coûte que coûte à récupérer son incriminant véhicule quand il se rendra compte de sa disparition.

Telle est la prémisse toute simple de Cop Car, désormais disponible sur DVD. «L’idée est basée sur un rêve récurrent que je fais depuis que je suis tout petit», a expliqué le réalisateur Jon Watts à Métro à l’occasion de son passage au festival Fantasia de Montréal, où son film a été présenté. «Dans ce rêve, j’ai 10 ans environ, je suis dans le siège du passager de la voiture de ma mère, qui est conduite par mon ami Travis, qui a 10 ans lui aussi. Nous sillonnons les rues de notre ville, nous croisons des gens que nous connaissons, mais ils ne disent rien, ils n’essaient pas de nous arrêter. Et il conduit de plus en plus vite, il perd le contrôle, et je suis de plus en plus nerveux. Et c’est là que je me réveille.»

L’image de deux enfants conduisant une voiture a toujours semblé intéressante et provocatrice aux yeux de Watts, qui n’y voyait pas forcément une idée de film avant de songer à une voiture de police. «J’ai lancé l’idée à mon ami Christopher Ford, que je connais depuis l’âge de 17 ans et avec qui j’ai écrit le scénario. Il m’a dit: “Mais elle est à qui, cette voiture de police?” Et c’est là qu’on s’est rendu compte qu’on avait une histoire.»

Un projet «pour s’amuser», de prime abord, sans avoir vraiment l’intention d’en faire quelque chose de concret, puis les choses ont déboulé très rapidement pour Watts et Ford: «Nos amis producteurs ont trouvé l’argent pour le faire, ma fiancée connaissait l’agent de Kevin Bacon et a trouvé le moyen de lui faire parvenir le scénario. La première chose qu’on a sue, c’est que Kevin Bacon était attaché au projet et qu’on était en train de tourner dans ma ville natale quelques mois plus tard. On ne s’attendait pas à tourner ce film, donc on n’avait jamais envisagé qu’une vedette du calibre de Kevin lirait le scénario. Maintenant qu’il joue dedans, c’est un rêve devenu réalité», s’exclame celui à qui les studios Marvel ont depuis lors confié la réalisation du prochain Spider-Man.

«Nous voulions que tout soit le plus minimaliste possible, dont la trame sonore. Le gars qui a écrit la musique, Phil Mossman [ex-membre de LCD Soundsystem], a été capable de créer des textures musicales uniques, des couches musicales qui se juxtaposent à l’aspect visuel et dont le film bénéficie parce que c’est très subtil.» – Jon Watts

Et en guise de covedettes, Bacon s’est retrouvé avec deux jeunes garçons, deux gamins de 10 ans qui, au fil du long métrage, conduisent une voiture, manient des armes à feu et… se défient à un concours de jurons dans la scène d’ouverture. «C’est probablement ce qui les a le plus énervés, estime le cinéaste. C’était le plus gros tabou, ils avaient peur d’avoir des ennuis avec leurs parents!» Watts ajoute avoir eu énormément de plaisir avec les enfants, même si la tâche n’est pas de tout repos. « Il faut surtout garder l’énergie à son maximum. Si vous êtes fatigué ou distrait, vous risquez de les perdre. Il faut être comme une cheerleader, s’assurer qu’ils restent concentrés et excités. Quand on a 10 ans, n’importe quoi peut devenir une distraction.»

Néanmoins, ce sont les enfants, les vraies vedettes du film. «Je voulais que le film s’ouvre sur eux: c’est leur histoire, leur aventure. Et cette aventure les emmène de leur monde d’enfants à une situation très adulte. Un enfant qui part à l’aventure s’attend à être plongé dans quelque chose qui ressemble à un film de Spielberg. Mais c’était bien plus intéressant de les faire se retrouver dans une situation beaucoup plus effrayante.»

Cop Car
Présentement en DVD

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