Soutenez

Cette semaine Métro craque pour Requiem for the American Dream, Le fantastique des astres, Pandaléon…

Photo: Collaboration spécial

Cette semaine, on craque pour… Requiem for the American Dream, L’amour est sans pitié en vinyle, Kattam et ses tam-tams, Pandaléon, Plywood, Le fantastique des astres et Ragnar Kjartansson

Art 7e ciel Chomsky1. Requiem for the American Dream
Un visage se dessine, sur fond noir. En gros plan, Noam Chomsky cligne des yeux derrière ses lunettes. Puis, il se met à exposer sa vision d’une précision chirurgicale sur le cercle vicieux et de plus en plus tordu entre la richesse et le pouvoir qui roule et écrase l’Amérique. Celle qui n’est pas «le 1 %». Filmés sur une période de 4 ans, divisés ici en 10 parties, ces entretiens de l’éminent professeur sont non seulement fascinants à écouter, mais ils sont rendus d’autant plus captivants à voir grâce au véritable travail cinématographique des trois coréalisateurs. Pour accompagner l’exposé sur la démocratie, l’économie et même les souvenirs de militant du célèbre intellectuel («Je n’étais pas un très bon activiste, car je suis un piètre organisateur!» lance-t-il dans un sourire), on voit défiler un montage impeccable de graphiques, de titres de journaux, de séquences animées et d’immeubles de la Bourse filmés de façon à écraser le spectateur. Une pièce maîtresse, ce Requiem. Le documentaire de Peter D. Hutchison, de Kelly Nyks et de Jared P. Scott sera projeté lundi à 19 h 30 au Centre Phi. (Natalia Wysocka)

2. L’amour est sans pitié en vinyle
Vingt-cinq ans plus tard, les nombreux classiques (Isabelle, Cookie, 1990, Barcelone, L’amour est sans pitié, Dr. Jekyll et Mr. Hyde et on en passe) de cet album qui a révélé Jean Leloup au public n’ont pas pris une ride. Demain, à l’occasion de la Journée des disquaires indépendants, 1000 exemplaires en vinyle seront mis en vente, et si les mélomanes ont besoin de se rappeler à quel point il faut se le procurer, le disque est jusque-là disponible pour écoute sur icimusique.ca. (Jessica Émond-Ferrat)

3. Kattam et ses tam-tams
Anaïs, quatre ans : «C’est chouette, ce CD-là! Y a ma chanson préférée [I Like to Move It]. Tu sais, comme chez grand-maman, je l’ai dansée pendant que mon cousin Nicolas dormait. Y a aussi une chanson avec un bébé qui chante avec la même voix que les Chipmunks dans ma télé.» Note des parents : les rythmes arabisants de Kattam et ses tam-tams semblent être aussi puissants pour guérir les bobos au menton qu’un bloc de glace et Gros-Nounours réunis, ce qui n’est pas peu dire! Le disque Un voyage en Afrique est en vente chez tout bon disquaire ayant le bonheur des parents et des petits à cœur. (Mathias Marchal)

4. Pandaléon
C’est rock, à la fois lourd et grinçant, atmosphérique et planant; toujours solide. Les 10 pièces d’Atone, premier album de ce trio franco-ontarien, forment un tout harmonieux et ordonné, qui tient la route de A à Z. On aime les arrangements méticuleusement soignés, la voix aérienne de Frédéric Levac et la nostalgie de l’enfance évoquée dans les textes, notamment dans les titres des chansons Lecture, Amiante et Pythagore. En spectacle ce soir à la Maison de la Culture Maisonneuve. (Marie-Lise Rousseau)

5. Plywood
Ils sont 10. Dix Montréalais qui ont vécu le printemps 2012. Et qui y ont cru. Tellement fort. Mais aujourd’hui, ils doivent se rendre à l’évidence. Rien n’a changé. Certains ont capitulé, sont entrés dans le moule. D’autres refusent encore «de s’acheter une cravate et de se peigner sur le côté», au risque de finir dans «un cercueil construit avec des restants de condos». Imaginée par Réal Bossé, cette pièce de théâtre physique est portée par le souffle de ces presque adultes qui cherchent ce qu’ils pourraient bien faire (astronaute? Donneur de sperme? ), tout en cherchant l’amour. Parfois aussi loin qu’à Saint-Amable, où les attend peut-être la solitude, mais aussi une maison arrangée comme dans les magazines. Énergique. À L’Espace Libre jusqu’au 30 avril. (Natalia Wysocka)

6. Le fantastique des astres
Yann Perreau est de retour en force, c’est le moins qu’on puisse dire. Dès les premières minutes du Fantastique des astres, Baby Boom nous fouette en plein visage, Momonna nous oblige à faire bouger les épaules, J’aime les oiseaux nous rappelle la folie de Katerine et Faut pas se fier aux apparences, avec Pierre Kwenders, les rythmes de Stromae. Puis Perreau le fêtard fait place au tendre, une facette qui séduit tout autant, qu’il ouvre son cœur à sa mère à la santé vacillante ou qu’il dise à son amoureuse : «Depuis toi j’ai du fun à jouer le jeu»… Toutes les facettes du talentueux musicien et brillant parolier sont aussi fantastiques à redécouvrir. (Jessica Émond-Ferrat)

7. Ragnar Kjartansson
Il y a un moment qu’on n’avait pas été happée par une œuvre au point d’en perdre la notion du temps, de l’espace, de tout le bordel de l’extérieur. En entrant dans la pièce du MAC où se déploie A Lot of Sorrow, de l’artiste islandais Ragnar Kjartansson, on a d’emblée été aspirée par la voix de Matt Berninger, frontman du groupe The National qui chantait à répétition, sur un écran géant : «I don’t wanna get over you, I don’t want to get over you, I don’t want to…» entouré de ses musiciens. Six heures de suite. La même pièce. L’air de plus en plus hagard, devant une foule qui plane, les yeux clos, la bouche ouverte, l’air stone. Il aura fallu qu’une classe scolaire fasse son entrée avec toute son énergie pour qu’on se rende compte que ça faisait on ne sait pas combien de temps qu’on était assise là, le visage barbouillé de larmes, avec l’impression d’avoir assisté à quelque chose de surréalistement, ridiculement, infiniment beau. À voir d’ici le 22 mai. (Natalia Wysocka)

On se désole pour…

Encore trop peu de femmes au Festival de Cannes
C’est mieux que les deux réalisatrices en compétition officielle de l’an dernier, mais tout de même. Quand on se réjouit qu’il y ait 3 femmes sur les 20 cinéastes dont le film pourrait gagner la Palme d’or, c’est que celles-ci sont encore sous-représentées et que c’est considéré comme normal. Vrai, c’est déjà mieux qu’aux Oscars, et vrai, ce n’est pas tant le Festival de Cannes qui est à blâmer que le milieu du cinéma lui-même, mais quoi qu’il en soit, on se désolera tant que la proportion sera aussi dérisoire que 15 %. (Jessica Émond-Ferrat)

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.