Dans l’oeil de Samian
C’est lors d’un voyage au Nicaragua que tout a commencé. Il n’a suffi que d’une photo, que d’un (dé)clic, pour que Samian se découvre une passion pour la photographie. Depuis, il ne cesse de voyager : Cuba, Costa Rica, Égypte, Maroc, Liban… Il rentre d’ailleurs tout juste de Nouvelle-Calédonie, où il a enrichi sa collection de portraits destinés à l’exposition Enfant de la Terre.
Photos: Samian
Instant déclencheur
«C’est une des premières images que j’ai prises. L’exposition part de ce moment-là. J’ai entrevu ce garçon dans un marché et je suis revenu sur mes pas pour le prendre en photo. Quand j’ai vu le résultat, je me suis dit : «C’est ça que je veux faire. Ce type de photo-là, humaine et poétique.» Cette image me parle beaucoup. Je me vois enfant, je vois toute une histoire derrière. Je n’ai gardé aucune des précédentes images de ces vacances.»
Portraits du monde
«J’apprécie les extrêmes chez les êtres humains. J’aime les aînés, parce qu’ils ont quelque chose dans les yeux que nous, les adultes, n’avons pas encore. Et j’aime les enfants, qui, eux, ont quelque chose que nous avons perdu. J’aime moins photographier les adultes, car je trouve qu’on camoufle davantage la couleur de notre âme. Un enfant, c’est pur, il n’y a pas de filtre.»
Passion monochrome
«Quand j’étais jeune, j’ai trouvé une vieille boîte de souliers remplie de photographies en noir et blanc prises par mon père pendant ses voyages dans l’Ouest. Cette trouvaille m’a marqué. Il y a donc un peu de mon père dans mes photos… Et dans mes voyages. Avec la musique, j’ai beaucoup tourné. Mais pour la photo, maintenant, je me promène seul afin de me retrouver avec moi-même.»
Rencontres et impressions
«Sur une route du Maroc, j’ai croisé des gens qui attendaient un lift. Instinctivement, j’ai grimpé à bord. Ils ne parlaient ni français ni anglais. Nous sommes arrivés dans un village berbère, et cette dame m’a invité dans sa maison et m’a servi le thé. La lumière tombait sur elle et je me suis dit : «Je veux prendre une photo.» Elle a dit oui! C’était une belle rencontre. Il y a des moments comme ça qui marquent à vie.»
Objectif: exposer
«Ça fait quelques années que je fais de la photo et quand je suis revenu à Montréal, j’ai commencé à rêver à une exposition. Je n’en ai parlé à personne, mais un matin, j’ai prié et j’ai mis ça dans les mains de Dieu… Le lendemain, j’ai reçu un appel : on m’offrait une exposition. Le processus de tri a été déchirant. J’avais plus de 400 photos… Il fallait en choisir 35!»
Enfant de la Terre
À l’Espace public de la Place des Arts
Jusqu’au 22 mai