Soutenez

Kim Nguyen sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs

Photo: Mario Beauregard/Métro

Le réalisateur québécois Kim Nguyen présentera un film pour la première fois sur la Croisette: son plus récent long métrage de fiction, Two Lovers and a Bear, a été sélectionné pour faire partie de la 48e Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes, où il sera projeté en première mondiale.

«Je me mords les poings depuis le début de l’hiver pour ne pas en parler à mes collègues», a lancé Kim Nguyen en conférence de presse mardi, après qu’ait été enfin confirmée sa présence à la Quinzaine.

Ce n’est pas la première fois que le travail du réalisateur québécois est reconnu à l’international, puisque son précédent long métrage de fiction, Rebelle, avait commencé sa carrière à la Berlinale et été en nomination pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2013 (Oscar qui avait été remporté par Amour de Michael Haneke).

«Pablo Larrain, qui était en nomination [pour No] aux Oscars la même année que moi, sera à la Quinzaine aussi [avec Neruda], ça sera chouette de se revoir», lance Kim Nguyen, qui assure par ailleurs qu’il prévoit «profiter du moment». «J’espère pouvoir serrer la main de Jodorowsky!», lance-t-il à propos du cinéaste qui viendra présenter son Poesía Sin Fin sur la Croisette.

Nguyen ne sait pas encore qui l’accompagnera à Cannes («C’est comme une liste d’invités de mariage!», rigole-t-il), mais espère que les deux comédiens principaux, tous deux fort occupés, pourront se libérer.

Un projet de longue haleine
Tourné en anglais, Two Lovers and a Bear se déroule dans une petite ville près du Pôle Nord, et le réalisateur du Marais et de Truffe en parle comme d’«une histoire d’amour sur une base lunaire»: «J’ai essayé de véhiculer les paradoxes de cet univers, l’inquiétante étrangeté du Grand Nord», explique-t-il.

Le producteur Roger Frappier développe l’histoire de Two Lovers and a Bear depuis une dizaine d’années. Denis Villeneuve et Jean-Philippe Duval ont été attachés au projet par le passé, mais Frappier avoue qu’il n’était «jamais satisfait» du scénario. «Même Kim avait été impliqué à un moment, mais ça n’avait pas abouti à l’époque», se souvient-il. Jusqu’à ce que le cinéaste ait une illumination à Amsterdam, et trouve le ton voulu: une décennie après, le film verrait enfin le jour.

Two Lovers and a Bear se déroule dans le «décor extra-terrestre» d’une ville contemporaine de 200 habitants en zone arctique, Roman et Lucy, «deux âmes torturées», tombent amoureux. Lucy est hantée par un fantôme du passé, et les deux amants décident ensemble de fuir leurs démons.

La Canadienne Tatiana Maslany, connue pour son rôle dans la série Orphan Black, et l’Américain Dane DeHaan, vu récemment dans la peau de James Dean dans Life, tiennent les rôles des deux amoureux. «J’ai découvert Dane dans le film A Place Beyond the Pine, et je l’avais trouvé tellement naturel que j’étais sûr que c’était la première fois qu’il jouait, et qu’il se jouait lui-même, en quelque sorte; jusqu’à ce que je sache qu’il avait entre autres joué dans la série In Treatment, et que c’était effectivement un rôle de composition», révèle Kim Nguyen.

Aux côtés des deux vedettes, le cinéaste est fier d’avoir inclus «beaucoup de nouveaux acteurs», ce qui s’inscrit dans la recherche d’authenticité qui l’a poussé à aller tourner dans le Grand Nord, malgré la température qui descendait régulièrement 40 ou 50 degrés sous zéro, rendant le tournage très difficile. «On avait souvent cinq minutes pour tourner une scène après que les acteurs aient fini d’être maquillés, parce qu’ils risquaient les engelures si on dépassait cette durée», se rappelle-t-il.

Un autre aspect authentique: l’ours du titre, qui n’est pas fabriqué en image de synthèse, mais est joué par une ourse polaire «avec 20 ans de métier», qui vient de Vancouver: «Elle avait presque plus froid que les acteurs!», sourit Roger Frappier.

Two Lovers and a Bear doit prendre l’affiche au Québec vers la fin de l’automne ou le début de l’hiver prochain.

La liste des longs métrages sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs

  • Divines de Houda Benyamina
  • Dog Eat Dog de Paul Schrader (film de clôture)
  • Fai Bei Sogni de Marco Bellocchio (film d’ouverture)
  • Fiore de Claudio Giovannesi
  • L’Économie du couple de Joachim Lafosse
  • L’Effet aquatique de Sólveig Anspach
  • La Pazza Gioia de Paolo Virzì
  • Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz
  • Ma vie de courgette de Claude Barras
  • Mean Dreams de Nathan Morlando (avec l’actrice québécoise Sophie Nélisse)
  • Mercenaire de Sacha Wolff
  • Neruda de Pablo Larraín
  • Poesía Sin Fin de Alejandro Jodorowsky
  • Raman Raghav 2.0 de Anurag Kashyap
  • Risk de Laura Poitras
  • Tour de France de Rachid Djaïdani
  • Two Lovers and a Bear de Kim Nguyen
  • Wolf and Sheep de Shahrbanoo Sadat

La liste des courts métrages sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs

  • Abigail de Isabel Penoni et Valentina Homem
  • Cassandre de Joffrey Renambatz
  • Chasse royale de Romane Gueret et Lise Akoka
  • Decorado de Alberto Vazquez
  • Habat shel hakala de Tamar Rudoy
  • Happy end de Jan Saska
  • Hitchhiker de Jero Yun
  • Import de Ena Sendijarevic
  • Kindil el bahr de Damien Ounouri
  • Léthé de Dea Kulumbegashvili
  • Listening to Beethoven de Garri Bardin
  • Zvir de Miroslav Sikavic

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.