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L'ASSÉ reprend la rue pour la gratuité

MONTRÉAL – Quelques milliers d’étudiants ont manifesté dans les rues de Montréal, jeudi, à l’appel de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), pour réclamer la gratuité scolaire.

Selon l’ASSÉ, près de 60 000 étudiants universitaires et collégiaux à travers le Québec avaient déclenché la grève pour la journée et même pour des périodes plus longues dans certains cas.

L’ASSÉ, qui suggérait de manifester tous les 22 du mois, avait toutefois inscrit la démarche dans un mouvement de protestation international, alors que des étudiants de plusieurs pays ont tenu des journées de revendication contre la marchandisation de l’éducation, un discours repris par le porte-parole de l’ASSÉ, Jérémie Bédard-Wien, lors d’un point de presse précédant la marche.

«Nos gouvernements veulent de plus en plus arrimer l’éducation postsecondaire aux besoins du marché alors que l’éducation postsecondaire devrait avoir des orientations humanistes de transmission de connaissances, de transmission du savoir et de développement de l’esprit critique», a-t-il déclaré.

Cependant, après avoir obtenu gain de cause avec la mobilisation du printemps dernier contre la hausse des droits de scolarité, l’ASSÉ se croit désormais en mesure d’en obtenir davantage.

«Nous avons réussi à annuler la hausse, ce qui nous permet d’ouvrir un espace de possible, a déclaré M. Bédard-Wien. Nous aimerions remplir cet espace de possible par une vision humaniste, une vision progressiste de l’éducation et cette vision, depuis 2001, depuis la fondation de l’ASSÉ, c’est la gratuité scolaire.»

La manifestation, qui s’est mise en branle peu après 14h, a rapidement été déclarée illégale, les manifestants n’ayant pas fourni leur itinéraire, mais le Service de police de la ville de Montréal a indiqué qu’elle serait tolérée aussi longtemps qu’elle ne donnerait pas lieu à des actes criminels.

La démarche ne fait toutefois pas l’unanimité. Les fédérations étudiantes universitaire (FEUQ) et collégiale (FECQ) du Québec ne participaient pas à la manifestation.

D’une part, les deux fédérations ne revendiquent pas la gratuité scolaire mais bien le gel des droits de scolarité. D’autre part, elles estiment que leur participation au sommet sur l’éducation, annoncé par le gouvernement de Pauline Marois, est une stratégie plus efficace pour obtenir gain de cause que de prendre la rue. L’ASSÉ, quant à elle, doit décider dimanche prochain, lors d’un congrès à Québec, si elle participera ou non au sommet.

Une moins une association membre de la FEUQ, celle de la faculté d’éducation de l’UQAM, a voté en faveur d’une grève d’un jour et, du côté de la FECQ, deux associations, celles du Collège Édouard-Montpetit à Longueuil et du Collège d’Alma, se sont prononcées contre la grève durant la journée.

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