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Nage synchronisée: Le Canada souhaite éblouir

Photo: Archives Métro

Jeudi, 13h45 au Centre aquatique du parc olympique. Les gradins sont vides. Quelques plongeurs se pratiquent aux tremplins.

De l’autre côté, les nageuses synchronisées profitent du fait qu’il n’y a pas de compétitions pour pratiquer, pour la première fois dans la piscine olympique, leurs routines pour les épreuves de la semaine prochaine.

Pendant que le duo grec s’exécute sur du Johnny Hallyday, les Brésiliennes baignent dans l’eau et les Chinoises s’apprêtent à sauter dans la piscine. Dans l’eau les neuf Canadiennes – et Québécoises – s’échauffent, discutent entre elles. D’autres écoutent les conseils de l’entraîneuse Julie Sauvé.

Les dix minutes accordées au Canada pour pratiquer leurs programmes sur leur musique ne servent pas tant à s’entraîner. L’équipe se sert de ce moment pour épater la galerie. «L’important aujourd’hui, c’était l’impact, explique Julie Sauvé. J’ai dit aux filles d’attaquer. Même s’il n’y a pas de juge, l’impression est importante.» Bref, les nageuses, jeudi, se livraient à un véritable spectacle de paons.

Jusqu’à maintenant, les Canadiennes avaient gardé leurs routines les plus secrètes possibles. «On avait vraiment hâte de montrer notre programme à tout le monde, indique Valérie Welsh, une des capitaines de l’équipe. On a eu une solide pratique et on a déjà des commentaires très positifs.»

Dans un sport où le classement est souvent coulé dans le béton, les Russes sont presque assurées de décrocher la médaille d’or. Mais derrière, les Chinoises, les Espagnoles et les Canadiennes vont se battre pour les deux dernières médailles.

«[Après avoir vu nos programmes jeudi], d’autres pays sont venus me voir pour me dire que le Canada méritait une place sur le podium», raconte Julie Sauvé. Pour tenter de créer une petite révolution, l’équipe misera sur des programmes originaux et ses habiletés techniques. «Au point de vue acrobatique, on a une très grande force, explique Marie-Pier Boudreau-Gagnon, qui participera aussi à l’épreuve en duo avec Élise Marcotte. Avec le programme libre, on a mis le paquet avec la création de mouvements originaux. On pense que ça va nous permettra de monter sur le podium.»

Dans l’élaboration de leurs routines, les Canadiennes ont travaillé avec des entraîneurs en acrobatie et des spécialistes de la biomécanique pour les poussées. «On a des poussées très difficiles et on pourrait aussi se démarquer grâce à ça», explique Boudrea-Gagnon.

«On veut créer une grosse surprise avec nos programmes, souligne Valérie Welsh. On est parti de zéro. On a créé de nouveaux mouvements que certains ne pensaient pas possibles en nage synchronisée.»

«Ça fait longtemps que le Canada innove», fait remarquer Julie Sauvé, une des grandes responsables de ces prises de risque. Jeudi prochain, les Canadiennes présenteront un programme inspiré du soccer. «On veut aller chercher la foule britannique», avoue Valérie Welsh. Les costumes des filles, qui n’ont pas encore été dévoilés, feront référence au sport de Beckham. Pour le programme libre, le lendemain, les neufs nageuses québécoises – huit dans l’eau et une réserviste – ont choisi de puiser dans leurs racines et présenteront un numéro inspiré par le cirque.

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À Londres, le Canada présentera peut-être sa meilleure équipe en nage synchro. Marie-Pier Boudreau-Gagnon, qui fait partie de l’équipe nationale depuis 10 ans, souligne que c’est certainement le groupe de filles le plus tissé serré avec lequel elle a travaillé. C’est la première fois que le Canada conserve la même équipe pendant quatre ans, indique-t-elle. C’est peut-être pour ca qu’on s’entend si bien.» L’équipe a choisi de miser sur les camps d’entraînement plutôt que de multiplier ses apparitions en compétition. «Je crois que les liens sont encore plus forts grâce à ca», ajoute Boudreau-Gagnon.

La semaine prochaine, les filles vont tout faire pour épater les juges. Quatrième au classement, les Canadiennes n’ont rien à perdre aux dires de leur entraîneuse. Quelques minutes avant de plonger dans la piscine, Valérie Welsh rassemblera l’équipe et implorera le Dieu de la nage synchronisée. Elle lui demandera très certainement de faire aux filles une petite place sur le podium olympique.

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