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Gilles Vaillancourt exigeait sa «ristourne» sur tous les contrats, selon Zambito

Photo: Métro

Lino Zambito a confirmé lundi qu’un système de collusion existait à Laval et profitait directement au maire Gilles Vaillancourt.

Le cartel d’entrepreneurs qui se partageaient les contrats dans cette ville devait verser 2,5 % de la valeur de leurs contrats au maire, a indiqué l’ex-entrepreneur de la construction devant la Commission Charbonneau. Bien que M. Zambito ne faisait pas partie de ce cartel, il a pu décrocher à quelques reprises des contrats.

En 2003, il a obtenu un contrat de 2 M$ pour le prolongement du boulevard Cléroux. Il affirme avoir versé un montant forfaitaire afin que ses dépassements de coûts – les extras – soient remboursés. Il aurait confié l’argent à Marc Gendron, de la firme de génie-conseil Tecsult, pour qu’il la donne à M. Vaillancourt.

C’est par la bouche de son attachée de presse, Johanne Bournival, que le maire de Laval a nié ces allégations.
M. Zambito a ajouté qu’il existait des systèmes de collusion à Mascouche, Terrebonne, Blainville, Saint-Jérôme. Bien souvent, ce sont les firmes de génie qui favorisaient certains entrepreneurs en leur fournissant des informations privilégiées.

Du côté de la Rive-Sud, M. Zambito a affirmé avoir entendu parler de collusion, mais il n’était pas actif sur
ce marché.

Le VP de Loto-Québec et Line Beauchamp ciblés
Lino Zambito est revenu sur une activité de financement, qui a déjà fait les manchettes en avril 2009, pour Line Beauchamp, qui était alors ministre de l’Environnement. Selon l’ex-entrepreneur, le vice-président de Loto-Québec et conjoint à l’époque de la ministre, Pierre Bibeau, aurait demandé à M. Zambito de contribuer à hauteur de 30 000 $.

Domenico Arcuri, présumé membre de la mafia, était aussi présent. Quelques jours après ce déjeuner, M. Zambito, aurait été convoqué dans les bureaux de M. Bibeau, vice-président de Loto-Québec, pour lui remettre ce montant en argent comptant. «Je tiens à dénoncer vivement les allégations portées à mon égard», a réagi M. Bibeau par communiqué.

Il attendra la fin des contre-interrogatoires avant d’entreprendre des démarches juridiques et reste disponible pour témoigner à la Commission.

MTQ: les firmes de génie, clés de la collusion
Les firmes d’ingénierie jouaient un rôle de premier plan dans le système de collusion pour les contrats du ministère des Transports (MTQ), selon Lino Zambito. Il a expliqué qu’il existait deux mécanismes pour organiser la collusion pour les contrats du MTQ. Il était d’abord possible pour les entrepreneurs «d’arranger» les contrats entre eux. Ces derniers s’appelaient et décidaient de l’entreprise qui pouvait obtenir le contrat en étant le plus bas soumissionnaire.

Une autre façon de faire, plus difficile à détecter, existait aussi. Les firmes de génie responsables des plans et devis pouvaient favoriser un entrepreneur en lui fournissant des informations privilégiées pour l’appel d’offres. Les extras étaient par la suite facturés, confirmés par les firmes privées qui effectuaient la surveillance des chantiers. M. Zambito a précisé qu’il n’a jamais eu à verser un pourcentage directement à un fonctionnaire lorsqu’il a obtenu des contrats du MTQ.

À venir

Le Parti libéral fera la demande d’un statut de participant avant le contre-interrogatoire de Lino Zambito. Ce statut permet de contre-interroger des témoins.

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