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Hydro: pas de commande politique de barrer Accurso

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

MONTRÉAL – Un haut dirigeant d’Hydro-Québec a clarifié, mercredi devant la Commission Charbonneau, l’histoire de la lettre adressée à une entreprise de Tony Accurso l’empêchant d’obtenir un contrat, en septembre 2012. Il n’y a eu aucune pression du gouvernement Marois, assure-t-il.

Lors de son témoignage devant la commission, M. Accurso avait soutenu avoir été «barré» d’Hydro-Québec par une commande politique du gouvernement péquiste de Pauline Marois, alors nouvellement élu en septembre 2012.

Or mercredi, Réal Laporte, président d’Hydro-Québec Équipement et services partagés, a assuré qu’il n’y avait eu aucune commande politique, aucune pression du gouvernement pour qu’Hydro adresse cette lettre à l’entreprise de M. Accurso.

«La pression du gouvernement ou politique là-dessus, moi je n’ai rien vu de ça; il n’y en a pas eu», a-t-il catégoriquement conclu. «On n’a pas eu cette demande-là.»

La décision provient tout simplement de la direction d’Hydro-Québec, à cause du «risque réputationnel» que représentait alors M. Accurso, a-t-il raconté.

Avec le débat public qui sévissait, diverses lois et mesures avaient été adoptées pour mieux encadrer les entreprises qui désiraient obtenir des contrats publics, notamment le Registre des entreprises non admissibles. De plus, des accusations avaient été déposées contre M. Accurso.

Hydro-Québec craignait aussi que l’entreprise de M. Accurso perde son accréditation et qu’Hydro se retrouve avec un seul fournisseur _ seulement deux entreprises ayant la capacité d’effectuer ce genre de travaux de dérivation, a-t-il dit.

C’est dans ce contexte que la direction d’Hydro-Québec a pris l’initiative d’adresser cette lettre à l’entreprise de M. Accurso _ et une lettre différente à la coentreprise concurrente _ afin de se prémunir contre le risque, a expliqué M. Laporte.

En contre-interrogatoire, M. Laporte a précisé que depuis cette période d’incertitude, les entreprises visées de M. Accurso, qui font partie du groupe Hexagone, ont obtenu leur certification et ont pu soumissionner de nouveau pour des contrats d’Hydro-Québec. À preuve, une de ces entreprises s’affaire actuellement à l’excavation de La Romaine 3, a-t-il précisé.

Grutiers en double

M. Laporte, qui est également pdg de la Société d’énergie de la Baie-James, a aussi clarifié une autre histoire entendue à la commission, celle des grutiers censément payés à ne rien faire au chantier de Péribonka.

Il nuance grandement les propos de l’enquêteur qui avait soutenu que les grutiers québécois avaient été payés à ne rien faire et que certains étaient même demeurés chez eux, à Alma, tout en étant rémunérés, pendant que les grutiers étrangers à l’emploi de la firme Bauer effectuaient le travail.

Il rappelle que c’est Bauer qui ne voulait pas que les grutiers québécois travaillent sur ses grues spécialisées de 100 tonnes.

Les grutiers québécois avaient alors été affectés à d’autres tâches, tout simplement, a relaté M. Laporte. «Ce n’est pas vrai qu’ils ne faisaient rien, mais ils auraient pu faire plus», a convenu le haut dirigeant d’Hydro-Québec.

Jeudi, la commission entendra un dernier témoin relié au dossier de l’octroi des contrats par Hydro-Québec. Elle procédera ensuite à l’audition des organismes de surveillance, comme le Directeur général des élections du Québec et l’Unité permanente anticorruption.

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