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Début du procès de Magnotta en septembre 2014

MONTRÉAL – Le procès de Luka Rocco Magnotta s’ouvrira le 15 septembre 2014, soit plus de deux ans après son arrestation en lien avec le meurtre de l’étudiant universitaire Jun Lin en mai 2012, et devrait durer de six à huit semaines.

Cette date a été fixée lundi au palais de justice de Montréal.

Luc Leclair, le principal avocat de Magnotta, souhaitait que le procès commence plus tôt, demandant même au juge André Vincent s’il était possible d’amorcer le tout dès avril 2014. Mais le magistrat lui a répondu que rien n’était disponible avant septembre.

«Je m’attendais à une date plus hâtive, mais c’est une salle de cour très occupée», a fait remarquer Me Leclair qui, pour la majeure partie du temps, a refusé de parler aux journalistes.

«Je ne suis pas totalement surpris.»

Magnotta, qui était assis calmement, menotté, derrière un enclos vitré, devra d’abord se soumettre à une conférence préparatoire, le 3 septembre 2013.

L’homme de 30 ans, un ancien acteur pornographique et danseur nu originaire de Scarborough, avait été arrêté en Allemagne l’été dernier après une cavale internationale de quelques jours. Il avait plaidé non coupable à l’ensemble des accusations retenues contre lui lors de sa première comparution, en juin 2012.

Me Leclair a expliqué aux journalistes comment son client avait permis d’accélérer le processus judiciaire, en refusant de s’opposer à son extradition vers le Canada.

«Quand je vous avais parlé au mois de juin, j’avais mentionné que M. Magnotta était venu volontairement de Berlin, alors qu’il aurait pu contester son extradition, ce qui aurait pris deux, trois ou quatre ans. Pendant ce temps, il y a des témoins qui seraient partis de Montréal, la preuve aurait vieilli et c’est évident que le dossier de la Couronne serait devenu moins fort», a d’abord observé l’avocat.

«Mais ce n’est pas ce que M. Magnotta a fait. Et pourquoi a-t-il fait ça? C’est parce qu’il voulait se présenter directement au public canadien, et en particulier au public de Montréal qui va être appelé à le juger», a ajouté Me Leclair.

Par ailleurs, l’avocat de Magnotta a laissé planer la possibilité qu’il en appellera d’une récente décision de la juge Lori-Renee Weitzman qui avait déterminé que le suspect devait subir un procès pour meurtre prémédité. Me Leclair et ses collègues réclamaient un procès pour meurtre non prémédité. Mais à l’issue de l’enquête préliminaire, la juge Weitzman avait conclu qu’il existait suffisant d’éléments de preuve pour porter une accusation de meurtre prémédité.

Me Leclair a maintenu lundi qu’une accusation moindre est appropriée parce que les preuves de la Couronne contre son client sont plus «circonstancielles que directes».

«On est en train d’étudier la preuve qui a été présentée et surtout le jugement de la juge, et on attend la transcription du jugement avant de déterminer si on va porter son jugement en appel», a indiqué l’avocat originaire de Toronto.

La décision d’envoyer Magnotta à son procès est venue à l’issue d’une enquête préliminaire lors de laquelle la Couronne a convoqué 32 témoins et la défense, aucun.

Des pathologistes, des experts en scène de crime et plusieurs officiers du Service de police de la ville de Montréal ont défilé à la barre des témoins. Un journaliste britannique, des employés de Postes Canada, un haut responsable du Parti conservateur du Canada et des dirigeants d’écoles de Vancouver ont aussi été convoqués.

L’enquête préliminaire, qui s’est déroulée sous une ordonnance de non-publication, a également permis d’entendre le témoignage de l’un des amis de M. Lin, et le seul témoin qui connaissait personnellement la victime.

Magnotta fait face à cinq chefs d’accusation en lien avec la mort et la mutilation de Jun Lin, un citoyen Chinois qui étudiait en ingénierie à l’université Concordia. Des parties du corps de Jun Lin avaient été expédiées par la poste et retrouvées dans d’autres régions du pays. Le meurtre avait fait les manchettes dans de nombreux pays.

Le tueur présumé est également sous le coup d’accusations d’outrage à un cadavre, de production et diffusion d’obscénités, d’utilisation de la poste pour diffuser des obscénités, et de harcèlement envers le premier ministre Stephen Harper et des membres de son gouvernement.

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