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Coup d’envoi des élections générales

Photo: La Presse Canadienne

QUÉBEC – À moins de circonstances imprévisibles, le premier ministre Jean Charest déclenchera mercredi des élections générales pour un scrutin le mardi 4 septembre, au lendemain de la fête du Travail, ont indiqué des sources libérales à La Presse Canadienne, mardi.

M. Charest réunira son conseil des ministres une dernière fois à 10 heures, le temps d’adopter le décret rendant officielle la tenue d’élections générales.

En fin d’avant-midi, il devrait quitter ses bureaux de l’édifice Honoré-Mercier pour se rendre à pied chez le lieutenant-gouverneur, Pierre Duchesne, afin de lui demander de dissoudre l’Assemblée nationale.

Le Québec sera dès lors en campagne électorale pour les 35 prochains jours.

Suivra une conférence de presse, à Québec, au cours de laquelle le chef libéral devrait préciser les raisons pour lesquelles il a choisi de lancer un appel aux urnes à ce moment-ci, en plein été, après trois ans et huit mois de son troisième mandat.

Il y a fort à parier que M. Charest justifiera son geste en disant que la population doit trancher entre deux visions: la sienne, fondée sur la loi et l’ordre, l’économie et le respect des droits individuels, ou l’autre, celle de la chef péquiste Pauline Marois, qui obéit à la rue et laisse entrevoir la tenue d’un référendum sur la souveraineté. Il dira que les Québécois sont placés devant un choix de société. Au cours des dernières semaines, il a répété ces arguments à maintes reprises durant ses points de presse, chaque fois que la question du prochain scrutin était soulevée.

Pour accentuer dès le départ cette image de protecteur de la loi et l’ordre, M. Charest annoncera dans les prochains jours les candidatures pour le PLQ de l’ex-policier de la Sûreté du Québec Robert Poeti, dans Marguerite-Bourgeoys, et de l’ex-bâtonnier du Québec, Gilles Ouimet, dans Fabre.

M. Charest demandera aussi à la population un mandat fort pour le soutenir dans sa position sur la crise étudiante du printemps, alors que les classes doivent reprendre à la mi-août dans les cégeps, à mi-chemin de la campagne électorale.

Il faut aussi s’attendre à l’entendre dire qu’il déclenche des élections parce que Mme Marois et le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, n’ont cessé d’en réclamer depuis des mois.

M. Charest fera aussi valoir que son parti est celui de la croissance économique et de la création d’emplois et qu’il a besoin d’un quatrième mandat pour mener à bien ses projets, dont celui du Plan Nord. Il rappellera que l’économie de la planète demeure fragile.

Malgré près d’une décennie de pouvoir et un bilan contesté, les libéraux n’ont pas l’intention d’aborder la campagne électorale sur la défensive. Partant du principe que la meilleure défense demeure l’attaque, ils se disent prêts à en découdre avec les partis d’opposition, incluant sur toute question relative aux allégations de corruption qui collent au gouvernement.

Sur le terrain, dans une lutte qui s’annonce serrée, les libéraux vont se concentrer sur les circonscriptions qu’ils peuvent conserver ou gagner, particulièrement dans les régions de Québec, en Abitibi, la région du Nord et Laval.

Dans un contexte où chaque vote peut compter, tout sera mis en oeuvre pour que la machine libérale réussisse à «faire sortir son vote» le jour du scrutin. On veut éviter ce qui s’est produit dans Argenteuil, alors que le candidat péquiste a été élu, le printemps dernier, dans cette circonscription traditionnellement libérale.

À Bromont, en marge d’une annonce, mardi, M. Charest est demeuré évasif sur l’imminence du déclenchement des élections, mais il a glissé qu’il irait voir le lieutenant-gouverneur «dans un avenir rapproché».

S’il refuse de confirmer la tenue du scrutin, M. Charest souhaitait tout de même officialiser sa candidature dans sa circonscription de Sherbrooke. Il s’y est rendu en début de soirée pour assister à son assemblée d’investiture.

Environ 200 manifestants, dont certains arboraient le carré rouge, se sont d’ailleurs retrouvés à Sherbrooke pour protester devant l’hôtel où a eu lieu le rassemblement libéral. Quelques-uns ont discuté avec des parlementaires libéraux alors que l’édifice se vidait à la suite du discours de M. Charest.

L’allocution du chef libéral s’est déroulée sans incident et des agents du Service de police de la Ville de Sherbrooke étaient postés aux entrées de l’hôtel.

Au Parti québécois (PQ), Mme Marois lancera elle aussi sa campagne à Québec. Elle a prévu faire un point de presse en matinée, avant même l’annonce officielle, vers 9 heures, dans la circonscription libérale de Jean-Lesage, où le PQ présente une de ses têtes d’affiche, Pierre Châteauvert, un ancien directeur général du parti.

La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault donnera elle aussi le coup d’envoi de sa campagne à Québec, à l’occasion d’un point de presse au centre-ville, sitôt après le déclenchement des élections.

Du côté de Québec solidaire, le lancement de la campagne électorale aura plutôt lieu à Montréal, en matinée, à 10h30, dans une salle de l’Avenue du Parc. Les co-chefs, Amir Khadir et Françoise David, présenteront alors les thèmes de leur campagne, le programme et le slogan du parti.

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