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Charest brandit le spectre du référendum

Alexandre Robillard - La Presse Canadienne

LAVAL, Qc – Le chef libéral Jean Charest a brandi le spectre d’un référendum, vendredi, pour mobiliser en sa faveur les électeurs qui seraient tentés de bouder le prochain jour du vote.

M. Charest avait déjà lancé des appels jeudi à sa base traditionnelle anglophone, qui lui a fait défaut dans certaines circonscriptions au dernier scrutin de 2008.

Lors d’une conférence de presse, en réponse à un journaliste, le chef libéral a expliqué qu’il y a deux façons d’obtenir un référendum: en votant pour des partis souverainistes ou en s’abstenant de participer au scrutin du 4 septembre prochain.

«Si vous voulez un référendum, votez pour eux-autres, a-t-il dit. Ou, dans certains cas, vous restez à la maison, vous ne votez pas et vous allez peut-être vous retrouver avec un référendum par défaut parce que vous n’êtes pas allés exprimer votre vote.»

Le chef libéral a mis tous ses adversaires dans le même panier, qu’ils soient du Parti québécois, de Québec solidaire ou d’Option nationale, des partis souverainistes, ou de la Coalition avenir Québec, qui évite de prendre position dans le débat sur la place du Québec dans le Canada.

M. Charest s’est défendu de brandir l’épouvantail référendaire, mais il a reconnu que dans certaines circonscriptions associées à la communauté anglophone, le taux de participation avait été bas, lors de la dernière élection.

«Quand on voit les taux de participation qu’on a eus dans certains comtés où il y a une forte population anglophone, vous allez voir que le taux de participation a été plus bas qu’ailleurs», a-t-il dit.

En campagne à Laval, M. Charest a commencé la journée en défendant l’ambition d’un plan de création de 250 000 emplois avec lequel il espère réduire le chômage à 6 pour cent, d’ici 2017.

En faisant cette annonce, jeudi, M. Charest avait indiqué son intention de préciser les mesures pour atteindre cet objectif durant la campagne.

Mais vendredi, le chef libéral est revenu à la charge dans ce dossier, pour réaffirmer l’ambition de son projet, malgré des chiffres laissant entrevoir que l’objectif serait facile à atteindre.

Un reportage publié par La Presse rapportait qu’Emploi-Québec prévoyait déjà atteindre un taux de chômage de 6 pour cent d’ici 2017, grâce à la création de seulement 173 000 emplois, tandis que Desjardins estimait qu’il n’en faudrait que 135 000.

«Il n’y a pas de confusion sur les chiffres», a dit M. Charest aux journalistes qui suivent sa caravane électorale.

Le chef libéral a d’ailleurs annoncé la modification, s’il est reporté au pouvoir, des conditions d’admissibilité à un crédit d’impôt qui doit permettre aux travailleurs de demeurer plus longtemps sur le marché du travail avant de prendre leur retraite.

«Ni Emploi-Québec, ni le Mouvement Desjardins tiennent compte des mesures que nous annonçons aujourd’hui, qui vont garder dans le marché du travail un certain nombre de Québécois et qui changent les projections», a-t-il dit.

En rendant accessible ce crédit qui peut aller jusqu’à 1500 $ dès l’âge de 62 ans, plutôt que 65 ans, les libéraux prévoient que jusqu’à 100 000 travailleurs pourraient choisir de repousser leur départ à la retraite.

«Dès l’instant où les mises à la retraite projetées ne sont pas au niveau prévu, ça change toutes les données», a dit M. Charest.

Les libéraux ont indiqué que les personnes qui choisiront de prolonger leur carrière grâce au crédit d’impôt sont comptabilisées dans le nombre de 250 000 emplois promis par M. Charest d’ici cinq ans.

La campagne libérale a fait trois étapes dans la région montréalaise, vendredi, dont deux pour annoncer les candidatures des personnes qui brigueront les suffrages dans les circonscriptions de deux ministres poids lourds du cabinet libéral, Michelle Courchesne et Line Beauchamp, qui ont choisi de ne pas se présenter aux prochaines élections.

Dans Fabre, à Laval, l’ex-bâtonnier du Québec Gilles Ouimet tentera de succéder à Mme Courchesne, tandis que l’avocate Rita De Santis portera les couleurs libérales dans Bourassa-Sauvé, à Montréal, où Mme Beauchamp était députée depuis 1998.

Mme Beauchamp, qui a démissionné dans la tourmente du conflit étudiant était présente à l’investiture de Mme De Santis.

Lors d’un point de presse, l’ex-ministre de l’Éducation n’a pas voulu dire si le contenu de la loi 78, votée après son départ pour limiter les manifestations et suspendre les sessions, a motivé sa démission.

«Chose certaine, j’ai le plus profond respect pour la démocratie et l’Assemblée nationale du Québec, a-t-elle dit. Les élus du peuple n’ont jamais tort, ont toujours raison. Le plus important, c’est de respecter la démocratie et l’assemblée nationale.»

Alors que la chef péquiste Pauline Marois a fait campagne dans le métro de Montréal, jeudi, M. Charest a voulu dissiper la perception qu’il restreint sa campagne aux lieux sécurisés, loin des bains de foule, en raison des risques de croiser des manifestants opposés à la hausse des frais de scolarité.

Le chef libéral a fait valoir que depuis le début de l’année, avant le déclenchement de la campagne, il avait visité de nombreuses entreprises où il rencontré des employés.

«J’ai visité pas mal de régions, pas mal d’usines et j’ai vu pas mal de monde dans les six derniers mois, a-t-il dit. Je n’ai pas attendu la campagne électorale pour sortir sur le terrain.»

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