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L’indépendance n’a pas fini de faire parler

Photo: Yves Provencher/Métro

Jean-Martin Aussant, chef du parti Option nationale, et Guillaume Wagner, humoriste, ne prétendent pas avoir la recette pour régler les problèmes du Québec. Mais une chose est sûre, ils croient qu’en étant indépendant, le Québec pourra choisir ses propres solutions.

À l’occasion de la sortie du livre Notre Indépendance,auquel les deux hommes ont participé, Métro s’est entretenu avec eux.

M. Wagner, pourquoi avoir choisi de participer à ce livre avec un texte sérieux et d’afficher vos convictions politiques?
GW: Si je ne l’ai pas fait plus tôt, c’est que je ne me sentais pas à la hauteur. Mais je me suis rendu compte que mon opinion était aussi valable, car elle m’est propre à moi et à ma génération. C’est pour cette raison que je me suis prononcé. Il n’y a pas grand monde de ma génération qui le fait.

Alors que vous M. Aussant, qui êtes habitué aux discours plus sérieux, vous proposez un texte plus poétique dans ce livre?
JMA : Oui, c’est le texte d’une chanson que j’ai écrite pour l’occasion, La tête haute. Je suis musicien et compositeur. J’ai dévié dans autre chose aujourd’hui, mais, quand on me demande ce que je suis dans la vie, je réponds que je suis un artiste. Ça m’apparaissait donc naturel d’écrire une chanson.

M. Wagner, vous ne craignez pas d’être étiqueté l’humoriste souverainiste et de perdre un public qui ne partage pas vos idées politiques?
GW : Sur Facebook j’ai écrit que j’allais au lancement de la campagne électorale d’Option nationale [le 8 août dernier] et pour ceux que mes opinions politiques n’intéressent pas,  j’ai mis un lien vers mon numéro «Check mes pipes, babe». Si les gens n’ont pas de maturité et qu’ils ne veulent plus me voir en spectacle parce qu’on a des opinions différentes, je ne perds pas grand-chose.

L’art est un bon véhicule pour partager des idées politiques?
JMA : Un artiste influence pas mal plus la population que n’importe quel politicien, j’en suis convaincu. Si Yvon Deschamps disait demain qu’il faut un pays, la cause grimpe de 5% dans les sondages.

Comment imaginez-vous le pays que serait le Québec?
JMA : C’est aux Québécois de décider du pays dans lequel ils vont vivre. On veut que l’indépendance se fasse pour que les Québécois puissent voter pour un gouvernement de droite ou de gauche et qui alternera. Le problème de Québec solidaire est que l’indépendance doit nécessairement se faire à gauche. Et ils tirent dans le pied du projet, car il y a des Québécois à droite qui sont souverainistes et il ne faut pas les exclure. Je disais à Amir [Khadir] Avant d’être à droite ou à gauche, il faut être souverainiste.

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Que pensez-vous de l’argument de ceux qui disent qu’il y a des problèmes plus urgents à régler avant l’indépendance
JMA
: Quel argument insensé. Si tous les pays du monde s’étaient dits qu’ils allaient régler leurs problèmes avant d’être un pays, il n’y aurait aucun pays. La question qu’il faut se poser est : est-ce qu’on veut régler nous-mêmes nos problèmes avec nos solutions?

GW : la liberté, ça passe en premier. Personnellement, j’aime mieux être pauvre et libre que riche et dépendant.

Souhaitez-vous vous présenter comme candidat, un jour, M. Wagner?
GW
 : pas pour le moment. Je suis en début de carrière, j’essaie de maîtriser mon art [l’humour] et je n’ai pas l’envergure de ces gens [candidats d’Option nationale] pour le moment.

28 voix pour l’indépendance

Catherine Fillion-Lauzière a réuni 28 personnalités québécoises pour parler d’indépendance. Cette avocate signe également un texte dans le livre.  Métro lui a posé quelques questions.

Quel a été l’élément déclencheur de la réalisation de ce livre?
La défaite du Bloc québécois à l’élection de mai 2011. Ce fut l’électrochoc et il y en a eu d’autres depuis comme la crise étudiante. On entend souvent les gens dire qu’ils sont tannés d’entendre parler de l’indépendance, mais je ne suis pas d’accord et je savais que plein de gens autour de moi avaient envie d’en parler.

Y avait-il un défi particulier?
Le défi était de rassembler des gens de tous les horizons. Je voulais ajouter les voix des autres générations à celles des ténors. On voulait parler d’indépendance autrement. Il y a des gens de tous les partis indépendantistes dans le collectif, mais aussi de gens qui n’ont rien à voir avec la politique. Et ça été très facile de convaincre les gens d’y participer.

Notre Indépendance : lancement mardi 14 août au Gainzbar, en librairie le 15 août

Quelques personnalités qui ont collaboré à l’ouvrage:
Louise Beaudoin, Emmanuel Bilodeau, Françoise David, Pierre Curzi, Yann Perreau, Ghislain Taschereau, Catherine Dorion, Maria Mourani, Maka Kotto.

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