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Une séparation pour sauver la paroisse

Église Notre-Dame du bel Amour en hiver. Photo: TC Media/Archives

L’église Notre-Dame-du-Bel-Amour a élu ses marguilliers le 29 janvier confirmant son autonomie administrative et financière ainsi que sa séparation de sa paroisse mère, Sainte-Famille-de-Bordeaux-Cartierville. Une nouvelle réalité due à la résistance farouche des paroissiens à la vente des églises.

«Cette situation permet certainement un apaisement des tensions qui existaient dans la communauté», confie Monseigneur Alain Faubert, évêque auxiliaire pour l’archidiocèse de Montréal.

La tension dont il est question est due à l’opposition de certains membres de la communauté à la vente d’une des églises pour financer la paroisse.

«On n’exclut pas la vente, mais avant cela nous voulons explorer d’autres issues de collaboration», souligne Mgr Faubert. Il indique que les services immobiliers et financiers du diocèse peuvent aider la paroisse à trouver des solutions de financement.

«En termes canoniques, on appelle la structure créée une quasi paroisse», souligne Mgr Faubert. Une organisation qui sépare totalement l’église Notre-Dame-du-Bel-Amour du reste de la paroisse Sainte-Famille-de-Bordeaux-Cartierville.

On parle de location et de collaboration pour des usages qui rejoignent la mission de l’église sans que cela soit lié à la pratique du culte. On pourrait créer un lieu d’hébergement pour réfugiés, un centre d’accueil pour des malades.

Impasse financière
La paroisse Sainte-Famille-de-Bordeaux-Cartierville dispose maintenant de trois églises, Notre-Dame-des-Anges, Sainte-Odile et Saint-Joseph-de-Bordeaux. Aucune n’est classée et aucune n’est candidate à une subvention de préservation du Conseil du patrimoine religieux du Québec.

Depuis 2014, on tire la sonnette d’alarme concernant les finances. Le curé, le père Jean-Louis Nvougbia craignait même de voir la paroisse disparaître à brève échéance.

Il avouait à TC Media récemment que le déficit est estimé actuellement à 100 000$ et les difficultés financières sont telles qu’il faudrait un miracle pour faire face aux dépenses courantes pour maintenir ouvertes les églises.

En 2012, on avait projeté la vente de deux églises. Le vote des paroissiens n’a pas permis de lancer la transaction.

Il faut dire que dans le quartier, la vente d’église s’apparente à un traumatisme. Les paroissiens évoquent toujours avec émotion la perte, en 2003, de l’église Saint-Gaétan, cédée à une communauté évangélique arménienne. Cette vente, qui s’élevait à 560 000$, avait permis à l’unité paroissiale d’engranger durant dix ans les bénéfices issus de la transaction.

Cet argent a été épuisé et il faut maintenant trouver d’autres sources de financement.


(Photo: TC Media/Archives)
(Photo: TC Media/Archives)

Seule église classée
Construite entre 1955 et 1957, Notre-Dame-du-Bel-Amour a rejoint un club très select de 40 édifices religieux, construits avant 1975 classés par le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ) qui se partageront d’ici 2019 une enveloppe de 10 M$ provenant d’un programme d’aide signé en décembre entre le CPRQ et ministère de la Culture.

Elle a bénéficié récemment d’une subvention de 107 000$ dans le cadre de l’aide financière destinée à restaurer le patrimoine de Montréal.

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