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Projet Montréal veut créer un observatoire du bruit dans Ahuntsic-Cartierville

Photo: Nicolas Ledain / TC Media

Cet observatoire va cartographier les pollutions sonores afin d’identifier les zones les plus impactées pour ensuite proposer des solutions. Le parti politique assure que cette idée sera une priorité du prochain mandat.

«Les décideurs sont tellement fermés qu’ils ne veulent pas entendre. Ce n’est pas vrai qu’on n’est pas capable de faire quelque chose contre le bruit», estime Émilie Thuillier, conseillère de ville et candidate à la mairie d’Ahuntsic-Cartierville pour Projet Montréal.

L’élue avait déjà soutenu une motion rejetée au conseil municipal en juin 2016 afin d’obtenir un observatoire du bruit à Montréal. S’inspirant de l’observatoire du bruit de Paris qui cartographie les nuisances sonores dans la capitale française depuis 1999, Projet Montréal fait désormais de cette idée une promesse de campagne et déplore que l’administration sortante ait choisi «d’ignorer cette problématique».

«Il y a des observatoires dans plusieurs grandes villes dans le monde. Il faut se mettre dans l’ère du temps et prendre ses responsabilités en tant que grande métropole qui souhaite garder ses habitants», explique Valérie Plante, cheffe du parti et candidate à la mairie de Montréal.

Si elle remporte l’élection de novembre, la formation politique promet que la construction de cet observatoire sera une priorité et qu’il sera installé dans Ahuntsic-Cartierville. Le parti a choisi l’arrondissement en raison de son dynamisme et pour y développer un pôle économique, mais aussi parce qu’il est très concerné par la problématique de la pollution sonore.

«Ahuntsic-Cartierville est reconnu pour de belles qualités, mais est aussi tristement célèbre pour le passage des avions. C’est aussi le cas à Saint-Laurent et je reçois depuis quelque temps des plaintes de citoyens de Rosemont–La Petite-Patrie et de Ville-Marie», assure Mme Plante.

Projet Montréal a d’ailleurs fait cette annonce dans le parc Henri-Julien au cœur du district de Saint-Sulpice, car cet espace est survolé par les avions et bordé par la ligne de chemin de fer du RTM, ce qui provoque de nombreuses nuisances.

Grâce à des micros fixes et mobiles déployés dans l’agglomération, l’observatoire pourra livrer une cartographie de ces pollutions sonores et le parti politique promet des «gestes concrets» dans des secteurs où le niveau de décibels est élevé.

Des inspecteurs seront formés pour travailler spécialement sur cette problématique, car Projet Montréal estime que les agents de la ville ne sont pas suffisamment outillés pour combattre le bruit environnemental.

«C’est fondamental, on se doit de mesurer pour pouvoir agir. (…) Avec des données, nous serons beaucoup plus forts pour aller voir l’aéroport de Montréal», ajoute Émilie Thuillier.

Le parti politique veut aussi lancer un concours de création d’une application mobile pour permettre aux citoyens de se plaindre facilement des nuisances sonores.

Réactions
L’association citoyenne Les Pollués de Montréal-Trudeau juge que ces promesses sont trop timides et souhaite un engagement plus ferme des candidats à la mairie.

«L’observatoire c’est gentil, mais c’est nettement insuffisant. Cela répond à une partie de nos demandes, pas à toutes. Il faut passer à l’action, pas noyer le poisson», regrette Pierre Lachapelle, le président des Pollués de Montréal-Trudeau.

L’association réclame l’imposition d’un couvre-feu de 23h à 7h à l’aéroport, un réseau de mesure de la pollution au bruit et une évaluation environnementale, économique et de santé publique des conséquences de la concentration des vols à Montréal-Trudeau.

Contactés par TC Media, les représentants d’Équipe Coderre dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville n’ont pas souhaité réagir à cette annonce, mais ont néanmoins assuré que cette problématique a été examinée par le comité exécutif de la ville et qu’elle sera adressée prochainement dans le cadre de la campagne électorale.

Une problématique de santé publique

Dans un rapport de novembre 2015, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) avait reconnu que le bruit environnemental pouvait avoir des effets néfastes sur la santé. L’INSPQ évoquait notamment des conséquences psychosociales comme des difficultés d’apprentissage ou des dérangements et des risques physiques pouvant aller de la perturbation du sommeil à des maladies cardiovasculaires et des pertes d’audition.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le bruit extérieur ne doit pas dépasser les 45 décibels la nuit pour ne pas perturber le sommeil. L’association Les Pollués de Montréal-Trudeau affirme que ce niveau est régulièrement dépassé dans plusieurs secteurs de l’agglomération montréalaise.

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