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Des punaises de lit héros de bande dessinée

Vanessa Lalonde est une Ahuntsicoise qui prépare actuellement sa première participation au Comiccon de Montréal. Pour cette bédéiste ambitieuse, une présence à cette incontournable convention d’amateurs marque une étape importante dans sa jeune carrière. Le Courrier l’a rencontré et s’est immiscé dans l’univers des aventures de Ab et Byron, deux punaises de lit pas commodes!

Du 14 au 16 septembre, au Palais des congrès, le Comiccon 2012 de Montréal réunira les amateurs de comic-books, bandes dessinées de genre et autres mangas. « De plus en plus de personnes s’intéressent à la bande dessinée à Montréal », commente Vanessa. L’affluence grimpe chaque année, si bien que les organisateurs du salon attendent 35 000 visiteurs et une centaine d’exposants pour la prochaine édition. Un vrai tremplin pour l’étudiante qui souligne les difficultés à s’autoproduire. « Ici, il est très dur de trouver une maison d’édition en comparaison avec l’Europe. Les bédéistes québécois ne peuvent pas vivre de leur art et s’expatrient pour avoir des contrats. Actuellement, c’est grâce aux réservations sur mes futures parutions que je peux produire les volumes », déplore-t-elle. « Mon objectif est d’imprimer 200 volumes même si j’aimerais atteindre les 300 ».

Pour sa première parution, présentée au Comiccon, Vanessa Lalonde proposera le premier tome des aventures de Ab et Byron: deux turbulentes punaises de lit. « Ce sont deux frères fondamentalement opposés qui grâce à leurs idées de grandeur vont causer leurs propres pertes », explique la bédéiste de 21 ans. « Alors que l’aîné, Abraham, est plutôt réservé, pur et chaste, son frère cadet, Byron, carbure au sexe à la drogue et au rock n’ roll », exprime l’auteur avec un sourire en coin.

Quelques scènes sensiblement évocatrices font de l’œuvre une création réservée aux adultes, choix assumé de la part de la dessinatrice. « Avec Ab et Byron, j’ai envie d’ajouter de la légèreté dans la sexualité que l’on voit d’ordinaire dans les bandes dessinées. Je voulais casser ces tabous, mais de manière comique », raconte la bédéiste. L’inceste, la société de consommation, l’alcool et la drogue sont autant de sujets lourds qui sont traités avec humour dans les aventures de Ab et Byron. Des questions qui dynamisent l’inventivité de Vanessa. « Trop souvent, j’ai voulu faire comme les grands dessinateurs. Si ce projet me motive tellement, c’est parce que je me sens moi-même. Je me sens légère. Et c’est justement ce que je veux: que les gens se découvrent et se sentent eux-mêmes à la lecture », espère-t-elle.

Presque exclusivement en noir et blanc – les pages d’introduction et l’épilogue seront en couleurs –, elle définit le style de ce premier tome, comme un « cartoon graphique ». Un genre qu’elle travaille depuis quelque temps, mélangeant ses influences de dessin UPA et de réalisme.

Tombée dans la marmite

Imaginé en février, le projet Ab et Byron s’est rapidement développé durant la session d’hiver de Vanessa, au Cégep du Vieux-Montréal: « oui, c’est vrai que j’ai pu travailler à cause de la grève », concède-t-elle en souriant. « Mais c’est avant tout ma passion et mon inspiration qui me guide », ajoute-t-elle mentionnant au passage qu’elle ne s’est jamais senti aussi inspirée par un projet.

Cette passion, elle remonte à l’âge de 8 ans pour Vanessa: « c’est à cet âge que j’ai eu la piqûre, se rappelle-t-elle. J’étais fasciné par l’imaginaire de Walt Disney et les films d’animation. Puis, il y a eu les Pokémons. Et c’est ici que ma passion est née. Je m’amusais à les reproduire le plus fidèlement possible », affirme l’artiste. Plus tard, à l’adolescence, la bédéiste en herbe s’est intéressée au style réaliste grâce à son intérêt pour les jeux vidéo. Elle y découvre un univers immersif, où l’histoire est mêlée entre film d’animation et interaction, dans le jeu Beyond Good and Evil, qui aura une importance décisive sur les influences de Vanessa. Cet éveil à la création, elle le doit aussi au soutien constant de ses proches. « Ma famille m’a beaucoup encouragé à mes débuts et me soutient encore plus à présent. Pourtant, je n’ai jamais pris de cours », se souvient-elle. Cela n’a pas empêché la jeune femme de remporter le concours CégepBD en 2010 et de terminer sur la seconde marche du podium l’année dernière.

Au Comiccon, la jeune artiste vendra des affiches de ses personnages et des illustrations en plus des bandes dessinées Ab et Byron. Le prix de vente du tome I est fixé à 13.50 $.

Pour un avant-goût du style de Vanessa Lalonde, visitez son blogue au: http://www.red-vanilla19.blogspot.ca/

(Avec Julian Vicente)

 

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