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Sainte-Odile convertie en centre communautaire

Photo: Isabelle Bergeron / TC Media

Pierre Gagnier, le maire d’Ahuntsic-Cartierville souhaite doter le district de Bordeaux-Cartierville d’un centre communautaire équipé d’une bibliothèque. Une des pistes envisagée serait la reprise de l’église Sainte-Odile. Cela est d’autant plus possible que le moratoire sur la vente des églises a été levé par l’archevêque de Montréal.

M. Gagnier s’était confié au «Courrier» récemment et avait évoqué sa volonté de doter l’arrondissement de trois nouvelles bibliothèque, dont une à Cartierville. Il répondait ainsi au désir longtemps exprimé par les organismes communautaires et les citoyens de ce district de voir le quartier nanti d’un centre communautaire polyvalent.

«Ce serait une excellente localisation pour une maison du citoyen comme nous le souhaitons, confie Nathalie Fortin, directrice du Conseil local des intervenants communautaires. Mais je pense que ce ne sera pas possible sans une autorisation de l’archevêché.» Mme Fortin évoquait le moratoire sur la vente des églises imposé depuis 2013 par Monseigneur Lépine, archevêque de Montréal.

Fin du moratoire
«Le moratoire a été levé il y a un mois et demi», avertie Lucie Martineau, responsable des communications au diocèse de Montréal. Toutefois, elle refusait de parler de l’église Sainte-Odile en particulier. Les nouvelles dispositions sont présentées comme une pause. Un comité serait mis en place pour étudier les demandes des paroisses qui voudraient vendre une église. Les demandes doivent être dument motivées.

Pas d’église à vendre?
Rencontré le 20 janvier, le père Jean-Louis Nvougbia, curé de la paroisse était catégorique. «À l’heure où je vous parle, il n’y a pas d’église à vendre dans la paroisse de la Sainte-famille de Bordeaux. Je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir, mais pour le moment nous faisons vivre notre paroisse avec ses quatre églises.»

Cette levée du moratoire avait tout de même suscité quelques craintes chez les paroissiens de la Sainte-famille de Bordeaux dont dépend l’église Sainte-Odile. Ils ont été apparemment rassurés après deux visites effectuées par Monseigneur Lépine à Cartierville en décembre et au début du mois de janvier. Monseigneur Lépine est venu célébrer encore une fois, une messe le 24 janvier à l’église Sainte-Odile.

Traumatisme
Il faut dire que dans le quartier, la vente d’église s’apparente à un traumatisme. Les paroissiens étaient encore sous le choc de la perte, en 2003, de l’église Saint-Gaétan, cédée à une communauté évangélique arménienne. Cette vente avait permis à l’unité paroissiale d’engranger durant dix ans les bénéfices des 560 000 $, produits issus de la transaction.

En 2012, on avait projeté la vente de deux autres églises, Notre-Dame-du-Bel-Amour et Sainte-Odile. Les problèmes financiers étaient tels, que les paroissiens n’avaient plus d’autre choix. En demandant un second vote, ils ont conclu au maintien des deux édifices au sein de l’unité paroissiale. «Les paroissiens sont toujours consultés s’il y a un projet de vente», précise Mme Marineau. L’été passé une assemblée des paroissiens devait discuter de la situation financière de la Sainte-famille de Bordeaux.

Les besoins financiers étaient tels que l’on annonçait la fin à court terme de la paroisse faute de moyens financiers. Si rien n’était fait, la paroisse Sainte-Famille de Bordreaux-Cartierville disparaîtrait dans deux ans et demi. «Nous avons terminé l’année 2014 avec un déficit de 40 000 $ ou 50 000 $», avance le père Jean-Louis, qui ne veut plus entendre parler de vente d’église.

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