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Denis Monette, une vie à raconter

Photo: Amine Esseghir / TC Media

Dans son livre Ensemble pour toujours, Denis Monette ne raconte plus d’histoires, il relate sa propre vie. Le romancier qui a offert à la littérature québécoise seize romans populaires publie sa biographie cette année.

Denis Monette réside à Ahuntsic-Cartierville depuis 60 ans. S’il a changé quelques fois de maison, il est resté tout le temps dans le même quartier. «Mes enfants sont nés à l’hôpital Sacré-Cœur, mon épouse est décédée dans ce même hôpital», souligne-t-il.

Le plus impressionnant dans le livre de près de 560 pages, c’est le foisonnement de détails et de souvenir précis.  En fait, l’homme pour qui l’écriture est autant un passe-temps, un moyen de subsistance, qu’une passion a déjà documenté toute sa vie. «C’est à partir de 40 journaux intimes que j’ai pu écrire ce livre», souligne M. Monette.

Marié à 20 ans, il commence une vie difficile en travaillant avec ses frères dans le commerce des bijoux. Dans le même temps, il écrit de courts textes pour des cartes de souhaits. Une activité alimentaire pour le jeune père de famille qui avait du mal à joindre les deux bouts.

Journaliste et écrivain
Il publie aussi des nouvelles et quelques articles de presse. Il interviewe la fiancée de Jacques Mesrine pour le magazine Elle et lui. Il publie aussi un recueil de poésie.

Mais, il ne se fera connaître auprès du public qu’ à partir de 1975, une fois qu’il devient le journaliste qui pose des questions sur la vie intime des artistes, vedettes de cinéma à Hollywood et même des dictateurs. «C’était une période exaltante», se souvient M. Monette.

Au magazine Lundi, il rend compte de ses rencontres avec Robert Stack, Adamo, Gérard Lenorman, Serge Lama ou Dominique Michel. Il se rend aussi à Haïti pour interviewer Jean-Claude Duvalier, chef d’État sanguinaire – M. Monette préfère le qualifier d’homme politique controversé –  honni par les Haïtiens.

L’écrivain publie son premier roman Adèle et Amélie, en 1990. Il est âgé de 53 ans. «Le 13 février 1990, j’avais enfin, ce dont j’avais toujours rêvé, un volumineux roman signé de ma main», écrit-il.

Si on apprend quasiment tout sur la vie de M. Monette, la biographie regorge de références sur le quartier. Toutefois, le temps faisant son œuvre, l’homme observe aussi la disparition de ses repères. «Lorsque j’ai acheté ma maison en 1979, l’église Sainte-Odile était pleine le dimanche, souvient-il. Maintenant, il faut se partager entre trois églises pour avoir une messe le dimanche, au quart rempli chaque fois, pour certaines personnes âgées, sans auto, ces déplacements ne les servent pas.»

Le livre est aussi un immense hommage à son épouse Micheline. Les dernières pages témoignent des derniers moments de sa compagne avec qui il a partagé sa vie durant 54 ans.

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