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Le sort d’une mosquée pourrait se jouer par référendum

Photo: Amine Esseghir/TC Media

Le changement de zonage demandé par une mosquée illégale située au 406, rue Legendre Ouest, pourrait se décider par référendum.

Les opposants à la mosquée ont obtenu le nombre de signatures nécessaires pour l’ouverture d’un registre, étape ultime avant le déclenchement d’une consultation  référendaire. Le nombre de signatures exigées pour demander la tenue d’un référendum était de 12 résidents de la zone contigüe à la mosquée. Au final, il y en a eu 16.

Un référendum à l’hiver?
Toutefois, la décision de la tenue d’un référendum dépendra du nombre de signatures obtenues au registre qui sera ouvert à cet effet.

«Nous ne pourrons pas adopter une telle motion lors du conseil du 13 octobre, a précisé Robert Dolbec, directeur de cabinet du maire de l’arrondissement. Nous ne connaissons pas encore le nombre de signatures nécessaires pour décider de la tenue ou non d’un référendum.»

C’est le directeur général des élections du Québec (DGEQ) qui déterminera le nombre exact de signatures à obtenir au registre. Une demande a été acheminée au DGEQ le 8 octobre. Une résolution devra être votée au conseil d’arrondissement pour annoncer l’ouverture des registres.

Selon toute vraisemblance, il semble que l’on s’oriente vers une résolution pour l’ouverture du registre au début de l’année 2016. Outre les résidents de la rue Legendre Ouest entre les rues du Parc et Verville, où se trouve la mosquée, des habitants des portions des rues Jeanne-Mance, Verville et du Parc pourraient être appelés à voter.

Cependant, autant pour la signature au registre que pour la participation au référendum, seules les personnes jouissant pleinement de leur citoyenneté canadienne sont habilitées à voter.

Mosquée rue Legendre O intérieurUne injustice
Des fidèles de la mosquée de la rue Legendre parlent d’injustice et craignent de perdre l’éventuel référendum puisque la plupart d’entre eux sont de nouveaux arrivants qui n’ont pas le droit de vote. Une pétition a circulé ces derniers jours pour amasser des signatures favorables à la mosquée, mais le processus est déjà trop avancé pour que les autorités puissent en tenir compte.

La mosquée de la rue Legendre se trouve dans un secteur résidentiel et commercial. Les élus d’Ahuntsic-Cartierville sont favorables à la demande de changement de zonage puisque l’édifice religieux existe depuis près de deux ans sans qu’il ne génère pas de problèmes.

Mais depuis le dépôt de la demande, les opposants se manifestent. Au dernier conseil d’arrondissement, ils ont dévoilé une pétition de 227 signatures exigeant la fermeture pure et simple de la mosquée.

Délais à respecter
Selon la loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, des délais doivent être respectés entre l’adoption de la résolution et la publication de l’avis de tenue de registre.

Le registre doit être ouvert pour une période de 45 jours suivant la date d’adoption de la résolution. Si une telle décision était adoptée maintenant, le registre serait ouvert autour du 25 décembre.

Un dialogue absent

Le débat autour de la mosquée illégale de la rue Legendre a débuté avec la première consultation publique à son sujet le 3 septembre. «Je ne comprends pas votre peur, avait souligné un fidèle de la mosquée. Pourtant, vous nous connaissez, nous sommes vos locataires et vos voisins.»

En plein campagne électorale, les candidats aux élections fédérales s’accordent à dire qu’il y a eu un manque de médiation entre les communautés dans cette affaire. «Il faut qu’on garde la paix sociale et trouver des solutions qui conviennent à tout le monde», observe Maria Mourani, candidate du NPD.

Pour Nicolas Bourdon, du Bloc québécois, il manque de concertation dans le quartier. «Les gens ne réussissent pas à se parler, constate-t-il. Il n y a pas assez de canaux de communication.»

Gilles Mercier le candidat du parti Vert l’existence de lieux de cultes différents est un élément du vivre ensemble. «Il vaut mieux avoir un local clairement identifié qu’un lieu de pratique religieuse clandestin», dit-il.

La candidate du Parti libéral, Mélanie Joly veut miser sur le rapprochement et entreprendre le dialogue. «Il est très important de favoriser la communication entre les parties et les leaders communautaires, indique-t-elle. La cohésion sociale est le premier rôle de tous les élus. Il faut agir le plus tôt possible en ce sens afin d’éviter les dérapages.»

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