Soutenez

La grève des organismes communautaires peu suivie, mais largement soutenue

Photo: Collaboration spéciale

La grève des deux jours des organismes communautaires a été peu suivie à Ahuntsic-Cartierville. Certains ont préféré continuer à offrir leurs services tout en soutenant le mouvement. Quelques-uns ont tout de même débrayé et ont occupé le bureau de Christine Saint-Pierre, députée de l’Acadie.

Le Comité logement Ahuntsic-Cartierville (CLAC), Rap Jeunesse, le Centre des femmes solidaires et engagées ainsi que le centre des jeunes Saint-Sulpice ont occupé le bureau de Christine Saint-Pierre, députée de la circonscription de l’Acadie et ministre des Relations internationales et de la Francophonie. «Cela fait dix ans qu’il n’y a pas eu de rehaussement du financement alors que l’on observe une hausse des usagers», regrette Rémy Robitaille, du CLAC.

Dans un communiqué commun, ces organismes indiquent qu’ils doivent déjà jongler avec de faibles moyens pour assurer leurs activités et services. «Il va sans dire qu’avec les coupes prévues, ils ne pourront maintenir tous leurs services. D’autres organismes n’ont pas participé à la grève, mais assurent soutenir le mouvement», écrivent-ils.

Solidaires, mais pas de grève
«Nous ne pouvions pas fermer, indique Chantal Comtois, directrice du Service de nutrition et d’action communautaire (SNAC). Nous sommes en plein dans les inscriptions pour le magasin partage de Noël et il y a des personnes qui doivent venir chercher leurs provisions.» Son organisme tient une épicerie de dépannage et organise les magasins partages à Ahuntsic.

«Nous sommes de tout cœur avec ceux qui ont débrayé et nous croyons à leurs revendications», assure Mme Comtois. Elle considère que les effets des coupes se font déjà sentir alors que le nombre de personnes qui font appel au SNAC ne cesse d’augmenter.

«L’entente Ville- ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) prévoyait des budgets sur trois ans, elle a été réduite en 2015 à une année et annoncée avec trois mois de retard.»

Coupes effectives
Le même argument est présenté par Azzedine Achour, directeur de la table de concertation Solidarité Ahuntsic. Cette entité n’a pas fait grève parce qu’elle regroupe, en plus des organismes communautaires, des administrations et des élus.

«Ce sont 6500 personnes qui bénéficient de l’entente Ville-Mess, indique-t-il. Il y a des projets qui ne pourront pas être reconduits sans cet argent.» Ahuntsic-Cartierville bénéficie d’environ 370 000$ dans le cadre de cette entente pour des dizaines de projets destinés à lutter contre les poches de pauvreté.

Pertes collatérales
Mais au-delà des financements directs, pour M. Achour, les coupes décidées dans le secteur de la santé ou de l’éducation ont des effets désastreux sur les missions des organismes communautaires.

«Il y a des projets qui tombent à l’eau parce que la commission scolaire n’a plus d’argent à mettre dedans», dit-il.

Service assuré
Plus à l’ouest, dans l’arrondissement, Nathalie Fortin, la directrice du Conseil local des intervenants communautaires (CLIC), la table de concertation de Bordeaux-Cartierville, n’a pas fait grève pour les mêmes raisons que Solidarité Ahuntsic. Elle assure aussi que la plupart des organismes affiliés ont continué de fonctionner pour assurer les services aux citoyens.

Mme Fortin observe aussi les effets des coupes dans les divers secteurs sur l’action des organismes communautaires. «Je peux citer la maison des parents qui assure moins d’heures d’aide aux devoirs faute de financement, Un milieu ouvert sur ses écoles, un organisme qui soutient les élèves en difficulté, a également dû arrêter ses activités par manque d’argent à la commission scolaire.»

Une situation difficile à comprendre d’autant que les moyens financiers de ces entités ne sont pas très importants. «Notre budget en 2014 était de 160 000$ souligne M. Robitaille du CLAC. Il faut tout de même ajouter à cela, 600 heures de bénévolats pour assurer notre mission.» «Les sommes sur lesquelles comptent les organismes sont dérisoires au regard des services qu’ils rendent à la communauté», remarque M. Achour.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.