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Tamar Sarkis, réfugiée syrienne: une vie à refaire

La réfugiée syrienne Tamar arrivée depuis 4 mois à Montréal suit des cours de francisation au collège Bois-de-Boulogne. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Tamar Sarkis, a fuit la Syrie ravagée par la guerre accompagnée de ses deux jeunes enfants, son mari et ses beaux-parents. Après un long périple elle s’est installée à Montréal pour commencer une nouvelle vie loin des bombes.

La mère de famille vivait à Alep, la seconde ville de Syrie. Tandis que son mari, designer de mode, possédait une entreprise de création de vêtements, elle travaillait dans l’hôtellerie. La vie était douce. Mais en 2012, tout bascule, la guerre éclate. Les difficultés commencent et la peur s’empare de la petite famille.

«Une fois le quartier a été bombardé, la maison de nos voisins s’est écroulée, tous les occupants ont été tués», raconte-t-elle. Le quartier où elle résidait est sujet à des incursions en permanence. Elle ne quittait plus sa maison. «Les enfants allaient à l’école, mais il n’était pas question que j’aille faire les courses. On réduisait nos déplacements au strict minimum», se souvient-elle.

Dans les affres de la guerre, la famille perdra tous ses moyens de subsistance. Si la mère est en chômage forcé, le père est ruiné du jour au lendemain. Un groupe s’était emparé des machines et des marchandises dans l’atelier de son époux. «On l’avait appelé pour lui revendre ses propres machines. S’il s’était rendu pour les récupérer, il aurait pu être pris en otage. Il a préféré tout perdre», dit-elle.

Première escale, le Liban
Quitter la Syrie ne sera pas une décision facile à prendre. «On n’a pas voulu partir tout de suite, on espérait que les choses allaient entrer dans l’ordre, explique-t-elle. Mais, on ne pouvait pas continuer à élever une famille sous les bombes.»

À la fin de 2013, la famille s’en va à Beyrouth, au Liban. Un voyage qui épuisera les économies de la petite famille. «La vie au Liban était trop dure, confie Tamar. Mon mari avait pu trouver un emploi de designer de mode, moi un travail de secrétaire dans une école.» Des revenus étaient certes assurés, mais bien en deçà des besoins de la vie quotidienne pour des réfugiés. «On n’arrivait pas à joindre les deux bouts.»

C’est alors qu’un contact avec des proches des beaux-parents de Tamar, résidents à Cartierville, ouvre la possibilité de partir au Canada. Un dossier de parrainage privé est établi avec l’organisme Hay Doun. «On disait partout, notamment dans la communauté arménienne, que Hay Doun aidait les gens à se rendre au Canada», dit-elle.

Débute alors un long processus administratif de près de deux ans durant lequel il fallait amasser des papiers et passer des examens médicaux. «Une fois acceptés, et les visas en poche, on a pris un avion pour l’Allemagne ensuite un autre pour le Canada», se réjouit-elle.

Une nouvelle vie
«Quand nous sommes arrivés à Montréal, nous avons demeuré une dizaine de jours chez nos proches, ensuite on a trouvé un logement. Ma fille est entrée à l’école en classe d’accueil, le plus petit a encore le temps.»

Tamar suit des cours de français en attendant de reprendre des études supérieur. Elle espère travailler dans le tourisme. Avec la quiétude retrouvée, la vie normale a repris son cours. Tamar fait maintenant des projets pour elle et pour sa famille. «Pour le moment mon mari a trouvé un travail dans le design des vêtements et attend que je termine ma francisation pour entamer la sienne.»

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