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Retour à la terre à l’Académie Sainte-Anne

Photo: TC Media -Vicky Michaud

Lorsqu’Aline Boisjoli a mis les pieds à L’Académie Sainte-Anne pour la première fois l’an passé, l’enseignante n’aurait pu imaginer qu’elle réaliserait un rêve depuis longtemps inavoué. En plus de lui remettre les reines d’une classe de prématernelle, la direction lui a aussi offert des îlots de terre où elle pourrait enseigner les rudiments du jardinage aux élèves de tous âges.

« Lors de l’entrevue, ils m’ont demandé ce que je voulais faire et j’ai répondu ‘de l’horticulture’, sans y réfléchir. À ma grande surprise, ils ont dit oui et qu’ils avaient déjà des terreaux qui m’attendaient », se souvient l’institutrice.

Malgré ses 26 ans d’expérience dans l’éducation, Madame Boisjoli n’avait pourtant aucune connaissance des plantes et leurs secrets. Elle s’est donc jeté corps et âme, tout au long de l’été et de sa première année d’enseignement, dans l’étude des végétaux. Au mois de mars, elle était fin prête à ensemencer en vue de produire sa première récolte.

horticulture-sainte-anne_vicky-michaud-13Apprendre de la nature
« Nous avons fait les semis en classe. Les élèves étaient très drôles, ils ne croyaient pas qu’un si petit grain puisse devenir une plante. Pour cette génération, les légumes, ça pousse au supermarché », raconte-t-elle.

La directrice de l’école primaire, Véronique Lemieux-Boyer, ajoute que ses 550 élèves ne peuvent que profiter de ce retour aux sources. Elle a même prévu ajouter une fermette, tout près du potager, dès que les travaux de réfection de leur cour seront terminés.

« C’est bien beau la techno-éducation, mais ces enfants ont besoin de savoir d’où ils proviennent. Il y a tant de choses qu’ils ne connaissent pas sur la source de ce qu’ils mangent au quotidien », constate-t-elle.

Aline Boisjoli ajoute que la nature permet aussi d’autres apprentissages, comme le français et les mathématiques. « Les élèves apprennent à épeler le nom de ce qu’ils font pousser et ils doivent calculer combien de plants ils peuvent planter en fonction de l’espace qu’il leur est réservé. Même moi, grâce aux différentes provenances culturelles des élèves, je découvre de nouveaux légumes », explique-t-elle.

Réseau
Consciente qu’elle s’est fait offrir une opportunité en or, Aline Boisjoli tente aujourd’hui de partager les connaissances qu’elle a acquises avec des enseignants d’ailleurs.

« J’ai travaillé un peu partout dans d’autres écoles et leur direction a rarement fait preuve d’autant d’ouverture. En prouvant que cette expérience peut être répétée avec un très petit budget, j’espère convaincre les autres administrations d’emboîter le pas », confie-t-elle.

Pour faciliter les échanges, elle partage des solutions aux problèmes de potagers avec ses collègues sur sa page Facebook nouvellement créée.

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