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La fin des mauvaises odeurs pour 2017

Photo: TC Media/Isabelle Bergeron

Plus de cinq ans après la date d’entrée en fonction initialement prévue et quinze ans après l’apparition de mauvaises odeurs dans le quartier Centre à LaSalle, la deuxième unité de traitement des odeurs devrait finalement être prête en 2017. Un appel d’offres visant à compléter une fois pour toutes les travaux vient d’arriver à échéance.

«Nous visons un octroi de contrat d’ici la fin de l’été», explique Valérie Degagné, porte-parole de la Division des affaires publiques de la ville de Montréal.

Les «travaux de mécanique industrielle, d’électricité et d’instrumentation pour la mise à niveau du système d’extraction et de traitement des odeurs (UTO) sur la 75e Avenue» compris dans l’appel d’offres sont évalués à 1,1 M$.

Un dossier qui traîne
Les mauvaises odeurs provenant des bouches d’égout dérangent les résidents de LaSalle depuis 2002. La Ville avait lancé en 2009 un projet de 6 M$ pour corriger la situation avec la construction de deux unités de traitement des odeurs, dont la première sur l’avenue du Trésor-Caché est déjà en fonction.

La deuxième phase du projet, l’unité de la 75e Avenue, devait initialement être livrée en décembre 2011, mais avait cumulé quelques retards lorsque, le 25 juillet 2012, alors qu’elle était terminée à 98%, un test du système de ventilation a mal tourné.

Lors de l’essai effectué par la Ville, sans la présence des ingénieurs et des entrepreneurs sous-traitants travaillant sur le projet, alors que ceux-ci étaient en vacances, le système a «implosé».

Témoin
Contacté par TC Media, André Bazinet, électricien sur le chantier, raconte qu’un test semblable avait été fait quelques semaines auparavant, mais en présence des experts, qui avaient demandé qu’on n’allume pas le troisième moteur afin d’éviter une éventuelle implosion.

Cette version a d’ailleurs été corroborée par Jonathan Dumoulin, un autre électricien qui travaillait à l’époque sur le projet.

«Au premier test, il n’y avait pas assez de sortie d’air. Ils l’avaient corrigé, mais probablement pas assez», raconte M. Bazinet, qui croit tout de même que le deuxième test n’aurait pas eu ces conséquences si les ingénieurs avaient été présents. «Ils auraient sûrement dit de ne pas allumer le troisième moteur.»

Le chantier a alors été entièrement arrêté et la Ville a chargé une firme, Beaulier, de déterminer les causes de l’implosion. Les experts ont conclu que celle-ci «résultait d’une mauvaise conception, d’une fabrication déficiente et d’une installation inadéquate.»

Action en justice
Une poursuite de 3,9 M$ a été lancée en 2015 contre l’entrepreneur général Sept Frères et la firme de génie Axor pour des retards dans les travaux et des extras injustifiés. La Ville réclame également à Axor le remboursement de sommes versées pour l’obtention d’une certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), que le bâtiment n’a finalement pas eue.

Rappelons que le contrat accordé à Sept Frères en 2011 était de 5,1 M$, soit 31,5% de plus que l’estimation qui avait été faite par Axor.

L’unité de traitement des odeurs aura finalement coûté beaucoup plus cher que prévu, puisqu’il faut ajouter à la facture initiale les coûts de remise à niveau après l’avoir laissée à l’abandon pendant quatre ans et les frais d’avocat.

Sur le site web de Sept Frères, on peut lire le slogan «Un travail bien fait est un travail bien fait la première fois».

Les parties impliquées ont refusé de commenter l’affaire puisque le dossier est devant les tribunaux.

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