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Mobilisation autour de l'ancien jardin Notman

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Le sort des arbres centenaires du boisé Milton, situé derrière la maison Notman, s’est imposé à l’ordre du jour de la dernière séance du conseil d’arrondissement. Un groupe de citoyens est venu faire des représentations auprès des élus pour qu’ils empêchent la construction d’un projet domiciliaire à cet endroit.

Comme tous les propriétaires résidant dans l’aire de protection de la maison Notman, un établissement patrimonial, Anne-Marie Boucher, une résidente du quartier, doit se soumettre à une règlementation stricte lorsqu’il est question de construction ou de rénovation. Or, selon elle, le développement projeté, qu’elle juge trop « moderne », ne s’harmonise pas avec l’architecture du secteur.

« Le projet tel que déposé ne respecte pas les normes et ne serait jamais accepté par le comité consultatif d’urbanisme. Toutefois, il pourrait accepter un bâtiment d’architecture moderne, car dans les règles d’urbanisme, on interdit la construction de « faux vieux », a expliqué le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez. C’est pour éviter des constructions comme celles des années 1980, avec des oeils-de-boeuf ou des toits victoriens: c’est du façadisme qui ne traverse pas le temps. On préfère donc un édifice moderne, qui a sa propre signature architecturale. »

Quant à la présence d’arbres centenaires, Mme Boucher a plaidé que ceux-ci agissent comme « poumon du quartier ».

« D’un côté du lot, il y a une station à essence très achalandée, et de l’autre, un bâtiment de 13 étages qui cause de nombreux va-et-vient », rappelant qu’il y a très peu d’espaces verts si près du centre-ville.

Pour sa part, Tony Antakly, un autre résident du quartier qui milite depuis des mois pour la sauvegarde des arbres de l’ancien jardin Notman, a déposé une pétition de plus de 700 signatures. Il a aussi présenté une planche réalisée par des étudiants en architecture du paysage de l’Université de Montréal, proposant des aménagements pour la création d’un éventuel parc.

Besoin de temps… et d’argent!

Pour empêcher que le propriétaire du terrain n’y construise un projet immobilier, la seule solution envisageable serait de faire l’acquisition du terrain, a rappelé le maire, qui avait déjà évoqué cette option lors du conseil d’arrondissement du mois de mai. Or, le prix demandé est trop élevé, estime-t-il. Il a donc invité les citoyens à faire des démarches de mobilisation et à trouver des bailleurs de fonds pour appuyer cette initiative.

« L’arrondissement pourrait participer [financièrement], mais on ne s’attend pas à être les seuls. On espère que la Ville-centre puisse aider. Si les citoyens peuvent rechercher des fondations et des donateurs. Si on voit qu’il y a une réelle coalition de l’ensemble des résidents du quartier, ça va nous aider à vendre le projet », a insisté le maire, faisant valoir que la station Esso et la maison Notman auraient tout intérêt à emboîter le pas, puisque la création d’un tel parc constituerait pour eux une véritable plus-value.

S’il reste encore du temps avant que les camions n’envahissent le terrain, il n’y a pas de temps à perdre, a-t-il laissé savoir.

Motions et appuis

Lors de cette séance, le conseil a entériné deux motions en lien avec le dossier de la sauvegarde des arbres centenaires; l’une visant à demander un avis du Conseil du patrimoine de Montréal quant à la valeur historique du jardin Notman, l’autre demandant à l’administration centrale d’étudier la possibilité de financer l’acquisition d’espaces verts en milieux densément peuplés.

Le conseiller Richard Bergeron, quant à lui, a indiqué avoir sollicité une audience avec le ministre de la Culture Maka Kotto, pour qu’il leur offre son appui.

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