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Le mini-trottoir provoque l’ire des personnes à mobilité réduite

Le nouveau mini-trottoir sur la rue Brébeuf aux abords du parc Laurier dans l'arrondissement du Plateau Mont-Royal. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Le mini-trottoir de la rue De Brébeuf représente «un dangereux précédent», selon un organisme de défense des droits des personnes à mobilité réduite, qui compte déposer une plainte à l’Ombudsman de Montréal, Johanne Savard, la semaine prochaine.

«C’est épouvantable. Il faut freiner l’hémoragie», s’indigne la présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), Linda Gauthier.

Le mini-trottoir résulte d’une tentative de préserver les espaces de stationnement, sécuriser la piste cyclable et conserver un trottoir, par le maire Denis Coderre.

Cet aménagement est trop étroit pour les personnes à mobilité réduite, selon le RAPLIQ.

«On espère que Me Savard émettra un blâme contre l’administration Coderre. Il ne faut pas créer un précédent», avance Mme Gauthier.

Ce dernier avait affirmé en conférence de presse, la semaine dernière, que les gens pouvaient emprunter le trottoir de l’autre côté de la rue, la piste cyclable pour les fauteuils roulants et le sentier dans le parc.

«Ce trottoir, c’est tel quel, mais si on accepte cela, qu’est-ce qui les empêche de faire pareil sur le bord du parc La Fontaine ou de tout autre endroit à Montréal», questionne Mme Gauthier.
Par le passé, selon Mme Gauthier, les plaintes à la Commission des droits de la personne ont donné très peu de résultats.

«On réussit toujours à démontrer les facteurs discriminatoires, mais on a dû mal à démontrer le volet accommodement raisonnable sans contraintes excessives», élabore Mme Gauthier.

Un trottoir beaucoup trop étroit
L’organisme de défense des droits des personnes à mobilité réduite, Ex aequo, situé dans Le Plateau-Mont-Royal, ne prévoit, pour sa part, pas déposer de plainte, mais indique qu’il tentera de sensibiliser les élus et de l’administration à ce «non-trottoir».

«On œuvre de façon plus subtile, mais on fait avancer nos dossiers», souligne le conseiller en accessibilité architecturale et urbaine d’Ex aequo, Luc Forget.
Selon lui, un trottoir de 70 centimètres ne peut être qualifié de trottoir.

«C’est beaucoup trop étroit. C’est la largeur d’un fauteuil roulant. La largeur standard d’un trottoir à Montréal, c’est 150 centimètres», continue M. Forget.

En vertu du nouveau règlement de l’agglomération de Montréal, les personnes en fauteuil roulant peuvent se déplacer dans les pistes cyclables. Cela ne règle toutefois pas le problème de l’ensemble des personnes à mobilité réduite affirme M. Forget.

«Les personnes avec un problème de mobilité ambulante (avec une canne par exemple), avec un problème visuel ou encore même les familles avec une poussette ne peuvent se déplacer dans la piste. C’est certain que l’été prochain, les gens vont déambuler au milieu de la voie cyclable ou dans le parc, plutôt que sur le mini-trottoir, car il ne répond pas aux besoins», conclut M. Forget.

L’Ombudsman de Montréal, Johanne Savard, affirme qu’elle étudiera la plainte une fois déposée.

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