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Policier accusé: «soulagement» à Montréal-Nord

Jean-Pierre Bony est décédé lundi 4 avril 2016. Photo: Facebook

Le dépôt d’une accusation d’homicide involontaire contre le policier qui a tiré une balle de plastique sur Bony Jean-Pierre lors d’une opération policière est salué par plusieurs organismes et acteurs de Montréal-Nord.

«Je m’attendais à ce qu’on continue à lutter pour dire que ce n’est pas normal qu’il n’y ait pas d’accusation. Je suis finalement surpris de cette annonce du DCPC, on ne voit pas ça souvent», commente Will Prosper, porte-parole de Montréal-Nord Republik, mouvement né dans la foulée de la mort de Fredy Villanueva, abattu lors d’une intervention policière en 2008. Le documentariste et ancien policier dit espérer un procès « juste et équitable ».

C’est un souhait que partage Alexandre Popovic, porte-parole de la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP). «C’est important qu’il soit accusé devant une cour criminelle, parce que s’il est reconnu coupable, c’est la destitution. Il y a une possibilité qu’il y ait une justice en bout de ligne.»
«C’est un début intéressant, comme la fin de la culture de la disculpation, mais accusation ne veut pas dire condamnation», rappelle Ricardo Lamour, membre du collectif Hoodstock.

Calmer les esprits
La mort de Bony Jean-Pierre avait suscité la colère à Montréal-Nord. La décision du DPCP pourrait aider à l’atténuer, selon Frantz Jean-Jacques, directeur d’Évolu-Jeunes 19-30, un organisme qui œuvre notamment à la réinsertion sociale de jeunes ayant connu des problèmes judiciaires.

«Je viens de parler avec des jeunes et ils ont accueilli la nouvelle avec un grand soulagement. Ils ressentent un petit sentiment de justice. Certains ont encore quelques craintes et pensent que le policier va être acquitté, mais globalement pour eux, cette accusation est quand même une étape de franchie».

Il admet toutefois que l’accusation pourrait avoir pour conséquence de distancier les jeunes et les policiers.
«Les jeunes pourraient être tentés de dire « vous voyez, on avait raison, ils nous détestent ». Nous allons travailler là-dessus et construire une compréhension commune avec eux», conclut M. Jean-Jacques.

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