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Pino Café, pionnier des sacs compostables à Montréal-Nord

Photo: Gracieuseté

La Coop Éconord veut inciter les commerçants de l’arrondissement à proposer des sacs compostables à la place de ceux en plastique. Le Pino Café est la première enseigne à s’engager dans cette démarche.

«J’aimerais que Montréal-Nord soit le premier arrondissement libéré des sacs en plastique. Ce serait un beau message», ambitionne Lucy Pino, propriétaire du Pino Café sur la rue de Charleroi.

Sensibilisée aux enjeux environnementaux, cette commerçante était à la recherche depuis un peu plus d’un an d’une alternative écoresponsable aux contenants en plastique qu’elle utilisait dans son établissement. La solution est finalement venue de la Coop de solidarité Éconord qui, grâce à un partenariat avec une entreprise québécoise, fournit depuis peu des sacs et ustensiles compostables fabriqués dans la province.

«Les gens peuvent même utiliser ces sacs dans le bac brun. Ils disparaissent complètement, aucune particule ne demeure», assure Julie Demers, la directrice d’Éconord.

Ces sacs sont fabriqués à base de bagasse, un résidu végétal de la transformation de la canne à sucre et ont donc un impact minime sur l’environnement. L’arrondissement de Montréal-Nord soutient d’ailleurs Éconord dans sa démarche en achetant les ustensiles compostables vendus par l’organisme pour ses événements.

Promouvoir l’initiative
Depuis le 1er janvier, un nouveau règlement de la Ville de Montréal interdit les sacs en plastique d’une épaisseur de 50 microns et moins. L’administration mise sur le fait que les citoyens sont plus enclins à réutiliser des sacs plus épais. Les commerçants ont néanmoins jusqu’au 1er juillet pour écouler leur stock de sacs fins et la Coop Éconord veut profiter de cette échéance pour promouvoir sa solution compostable dans l’arrondissement.

«Les sacs en plastique plus épais seront encore autorisés, mais ça reste du plastique. On va donc lancer une campagne auprès de 480 commerces de Montréal-Nord pour expliquer ce nouveau règlement et éduquer nos commerçants pour trouver des solutions et comprendre leurs besoins», indique Julie Demers.

Si la responsable d’Éconord et la propriétaire du Pino Café garantissent que les sacs compostables sont suffisamment résistants, la question du prix peut encore constituer un frein. Ils sont vendus 135 $ la boîte de 500, tandis qu’une entreprise d’emballage propose des sacs en plastique blancs conformes à la nouvelle réglementation à 55 $ pour la même quantité. Lucy Pino plaide toutefois pour une responsabilisation écologique.

«C’est un investissement, mais la conscience de bon citoyen doit prendre le dessus sur le coût. On n’a pas augmenté nos prix par rapport à ça et ce n’est pas une promotion hypocrite, c’est parce que je suis consciente de mon empreinte», soutient la commerçante. Cette dernière entend d’ailleurs participer à la campagne d’Éconord afin d’encourager les autres cafés et magasins de l’arrondissement à suivre son initiative.

Des sacs biodégradables qui polluent?

À mi-chemin entre le sac plastique et le sac compostable, des alternatives biodégradables sont parfois proposées dans les magasins. Ces contenants font toutefois débat puisque des doutes existent sur leur impact environnemental. En France, un député a notamment invoqué un principe de précaution pour les faire interdire et une étude réalisée par le ministère de l’Environnement britannique en 2010 concluait que la dégradation de ces sacs n’était pas claire. Il subsisterait notamment des fines particules de plastique après la désagrégation.

Dans une évaluation datant de 2007, Recyc-Québec pointait aussi que la réutilisation de ces sacs était souvent limitée et regrettait le manque «d’études objectives sur l’impact des sacs dégradables dans des conditions d’enfouissement».

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