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Naissance de fauconneaux filmée sur le toit de l’UdeM

Photo: Tirée de Facebook

Spirit, la femelle du couple de faucons pèlerins qui niche sur la grande tour de l’Université de Montréal (UdeM) depuis 2008, a donné naissance à trois fauconneaux le 20 mai. Une sixième portée qui migrera sous peu à la recherche d’un nouveau territoire.

«Jusqu’ici il y en a trois, nous attendons de voir si le quatrième œuf va éclore», raconte Ève Bélisle, passionnée d’ornithologie, qui a découvert le couple de faucons alors qu’elle était assise à son bureau du pavillon André-Aisenstadt de l’UdeM, en 2007.

«Après avoir observé leur comportement pendant six mois, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas vraiment d’endroit approprié pour eux sur la tour de l’UdeM, alors en 2008, je leur ai installé un nichoir», raconte-t-elle.

L’année suivante, installée confortablement dans son nichoir, la femelle donnait naissance à sa première portée.

«Depuis, Spirit a donné vie à 18 fauconneaux. Des naissances qui sont désormais filmées par notre caméra», explique-t-elle.

Quelques dangers
Les trois fauconneaux qui vivent leurs premiers jours dans le nichoir de l’Université de Montréal devraient tous survivre, «les seuls dangers pour les bébés sont les grands ducs qui rodent la nuit et les grands corbeaux», explique Mme Bélisle.

Selon David Bird, professeur émérite de biologie à l’Université McGill, les faucons qui nichent en ville sont confrontés à un autre grand danger: la présence des produits chimiques.

«Les retardateurs de flammes, un produit qui sert à retarder l’apparition des flammes au cours d’un incendie, se retrouvent sur de nombreux objets ainsi que sur les parois extérieures de certains bâtiments et ils sont excessivement nocifs, explique-t-il. Le produit fini par entrer dans l’écosystème, puis dans le système même des oiseaux pour débalancer leur système hormonal.» L’Avitrol, un produit chimique déclaré illégal, serait lui aussi nocif pour les oiseaux, et selon lui, toujours utilisé par les Montréalais pour se débarrasser des pigeons.

Sensibilisation
Selon M. Bird, bien que les faucons ne soient pas nécessaires au bon fonctionnement de la vie sauvage de la ville, il faut assurer leur protection «puisqu’ils permettent aux citadins de rester connectés avec la nature».

«Lorsque l’on est dans une grande ville comme Montréal on ne se rend pas compte qu’il y a autant de vie, autant de diversité», indique Ève Bélisle qui, en installant des caméras qui permettent de suivre ce qui se passe dans le nichoir du 23e étage de la Tour du pavillon Roger-Gaudry, désirait familiariser les gens à la vie animale ainsi que sensibiliser les citoyens à la protection des oiseaux.

«Et je peux dire que c’est mission accomplie», s’exclame-t-elle.

Le projet qui repose sur les efforts d’Ève Bélisle et de son collègue ornithologue, Richard Dupuis, attire désormais plus de 3500 curieux sur Facebook.

Trop nombreux

«En 1984, le premier couple de faucons pèlerins débarquait au centre-ville de Montréal après avoir disparu du territoire dans les années 50 et 60 à cause des DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), [l’un des insecticides le plus utilisé à cette époque]», raconte M. Bird.

Selon lui, les faucons pèlerins sont désormais trop nombreux à Montréal. Une situation qui était bien différente il y a quelques décennies.

Aujourd’hui, «ils peuvent se battre jusqu’à la mort pour un territoire puisque les faucons pèlerins ne peuvent vivre à proximité les uns des autres», indique-t-il.

Ces oiseaux qui logent généralement près des falaises s’installent dans les gratte-ciels ou sous les ponts, là où ils trouvent les meilleures vues d’ensemble pour chasser et ainsi se nourrir de pigeons et de petits oiseaux de proie. «Ils aiment les hauteurs et les parois des édifices de pierres qui leur rappellent la roche des falaises», explique Mme Bélisle.

Ces endroits étant plutôt rares à Montréal, la Ville ne peut accueillir davantage de faucons. «Avec les 15 couples de faucons qui nichent actuellement sur l’île, nos fauconneaux vont forcément migrer. Ce qui est une bonne chose pour assurer la mixité de l’espèce et diminuer les chances de consanguinité, annonce-t-elle. C’est pourquoi il faut continuer de s’y intéresser et de les protéger.»

Selon les inventaires quinquennaux de la population de faucons pèlerins du Québec méridional, la population de faucon pèlerin du sud du Québec est en hausse constante depuis les années 1980. Le neuvième inventaire, celui de 2010, recensait près de 100 couples sur le territoire du Québec.

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