Chantal Rouleau nommée ministre responsable de la Métropole
La députée de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, accède au Conseil des ministres. Le premier ministre François Legault la nomme ministre déléguée au transport et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal.
La nouvelle ministre connaît bien les rouages de l’administration montréalaise, ayant été mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles durant les huit dernières années.
Élue en 2010 sous la bannière de Vision Montréal, elle a rejoint la nouvelle formation politique menée par Denis Coderre, en 2013. Ce dernier lui avait confié les dossiers touchant les infrastructures de l’eau au Comité exécutif de Montréal. Elle a également été membre du conseil d’agglomération de Montréal, du comité de coordination des grands projets et de la commission de développement économique, équipements et finances de la Communauté métropolitaine de Montréal.
La « liste d’épicerie » de Montréal
En tant que responsable de la Métropole, Mme Rouleau aura à travailler étroitement avec Valérie Plante, mairesse de Montréal, l’une de ses anciennes adversaires politiques.
Pendant la campagne électorale, Mme Plante, avait exprimé plusieurs attentes à l’égard du futur gouvernement.
Au sujet de deux priorités qu’elle avait alors énoncées, le développement de l’est de Montréal et l’amélioration de l’accès aux berges de l’île, Mme Plante devrait trouver une oreille attentive auprès de Mme Rouleau, qui a défendu ces enjeux tout au long de sa carrière municipale.
Montréal demande aussi à Québec d’investir massivement dans le transport en commun. La CAQ a mis de l’avant un plan de décongestion de 10 G$ pour la région métropolitaine, qui inclut entre autres le prolongement des autoroutes 13 et 19, le prolongement du REM de Brossard à Chambly ainsi qu’à Laval, et la mise en place d’un tramway sur le boulevard Taschereau entre Longueuil et Brossard
Dans l’est de l’île, on a promis la mise en service d’un tramway reliant la pointe de l’île au centre-ville, ainsi que la station de métro Radisson au Collège Marie-Victorin.
Le nouveau premier ministre s’était aussi engagé envers le prolongement de la ligne bleue vers Anjou, et promis l’étude d’opportunité de prolonger la ligne jaune du métro à Longueuil.
Valérie Plante avait eu une réaction mitigée au projet de la CAQ, affirmant qu’il n’abordait pas la problématique principale, soit la saturation du réseau du métro. Rappelons qu’elle avait fait de la construction d’une nouvelle ligne de métro une promesse phare de sa campagne, projet que François Legault avait rejeté avant de nuancer sa position, se disant plus tard ouvert à discuter d’un projet en surface plutôt que souterrain.
Valérie Plante a également émis le souhait que le gouvernement assouplisse les règles concernant la construction de nouvelles écoles afin de faciliter leur implantation au centre-ville.
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Divergences à l’horizon
Une lutte de pouvoir se dessine à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), dont le mandat est de planifier le transport collectif du Grand Montréal.
François Legault a affirmé que la Ville de Montréal avait trop de pouvoir au sein de l’ARTM, et que le gouvernement se devait d’agir en arbitre afin d’arriver à un meilleur équilibre entre les maires des banlieues et la mairesse de Montréal.
Le premier ministre avait également évoqué la possibilité de réduire le nombre d’élus à Montréal, ce qu’avait vivement déploré Valérie Plante. Avec ses 103 élus (une mairesse, 64 conseillers de ville, dont 18 maires d’arrondissement, et 38 conseillers d’arrondissement), Montréal présente le plus haut ratio d’élu par rapport à la population au pays.
Chantal Rouleau devra également prendre en considération la demande montréalaise de diversification des sources de revenus : Montréal demande le transfert d’un point de TVQ aux municipalités et le versement de toutes les taxes des immeubles publics des réseaux de la santé et de l’éducation.
Un autre dossier épineux : alors que François Legault a promis d’interdire la consommation de marijuana sur les lieux publics, la mairesse montréalaise défend avec vigueur son autonomie sur la question, estimant que la ligne dure serait inadaptée à la réalité locative de Montréal.
Malgré tout, Chantal Rouleau a prédit, après sa victoire, qu’elle aura une excellente collaboration avec les élus montréalais. «On va avoir du plaisir parce que les choses vont avancer», avait-elle promis.
Plus de détails suivront.