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Vol à l’étalage : 587 M$ de pertes par année au Québec

Velandia Samantha - TC Media
Les fins de semaine, lorsque les centres commerciaux sont bondés et que les vendeurs sont débordés, les voleurs en profitent pour mettre la main sur tout ce qu’ils peuvent soustraire des magasins. Au Québec, le vol à l’étalage fait perdre en moyenne 1,6 M$ par jour aux commerçants. Une situation qui ne va pas en s’améliorant puisque 54 % des commerçants évaluent que le nombre de larcins a augmenté au cours des dernières années.

Selon Laurent Gingras, sergent relations médias au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), le nombre d’interventions varient d’un secteur à l’autre.

« La situation est différente d’une place à l’autre. La problématique au centre-ville n’est pas la même qu’aux extrémités de l’île, alors il est difficile de pointer un endroit comme étant le plus propice à ce type de criminalité. »

Il signale qu’il existe des « réseaux spécialisés » qui opèrent en groupe partout à travers le territoire montréalais.

« Il y a quelques années nous avons eu une vague de personnes d’origine latino-américaine, maintenant on parle surtout de gens provenant de l’Europe de l’est, dit le sergent. Tous les commerces sont ciblés, autant les grandes surfaces que les petits commerces de quartier. »

L’Avenir de l’Est a tenté de rejoindre sans succès Wal-Mart et Canadian Tire, deux grands détaillants au Québec. Le sujet semble tabou pour les commerçants qui, selon le sergent Gingras, ont peur de dévoiler leurs stratégies de sécurité.

« Ce n’est pas à leur avantage d’énoncer publiquement les méthodes qu’ils utilisent pour se protéger, les voleurs sont très futés et moins ils en savent, mieux c’est. »

Selon un sondage réalisé en 2012 par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) 55 % des voleurs sont des hommes, 29 % des femmes, 14 % des adolescents et 2 % des enfants.

Le vol à l’étalage, toujours aussi populaire chez les adolescents

Claire Champagne, intervenante au Centre jeunesse de Montréal, explique que les adolescents volent « rarement » par besoin.

« Les jeunes le font principalement parce qu’ils pensent que c’est facile. Ce sont souvent des objets électroniques, du maquillage ou des vêtements de marque qu’ils ne peuvent pas se payer. Lorsqu’ils arrivent au magasin ça paraît facile, la marchandise est là, ils ne voient pas les caméras, les agents de sécurité sont cachés alors ils passent à l’acte. »

Subissant la pression sociale, les adolescents n’hésitent pas à cacher des rouges à lèvres, des lecteurs mp3 et parfois même des objets de grande dimension tels que des séchoirs à cheveux ou des casquettes dans le but de satisfaire leurs caprices.

« Ils ne pensent pas se faire prendre, signale Mme Champagne. Le jugement moral n’est pas très développé et ils pensent être capables de s’en sortir, mais il y a des graves conséquences lorsqu’ils se font prendre. »

En effet, une personne accusée de vol à l’étalage peut être poursuivie au criminel et au civil. « Le commerçant peut lui réclamer un montant en plus de porter des charges au criminel, signale le sergent Gingras. Les détaillants peuvent adresser une réclamation pour couvrir les coûts de la marchandise, le salaire de l’enquêteur, les effets négatifs sur la clientèle ainsi que les frais inhérents à la prévention de ces méfaits. »

Des conséquences pour les consommateurs

Selon l’organisme américain National association for shoplifting prevention, une personne sur 11 commet un vol à l’étalage.

« Le commerçant est le premier à absorber les coûts associés à la perte, signale Diane Plante directrice des communications et du marketing du CQCD. Les consommateurs sont également gravement touchés car lorsqu’il y a beaucoup de vols, il peut y avoir des hausses des prix. »

L’augmentation des prix a cependant une limite. Pour rester concurrentielles, les entreprises n’ont d’autres choix que de maintenir un certain équilibre.

« La prévention est la meilleure façon de se protéger, indique Mme Plante. Grands et petits commerçants mettent de l’avant des nouvelles stratégies pour se prémunir contre le vol à l’étalage. C’est une lutte de tous les jours. »

Le vol à l’étalage dans l’est de Montréal (2013)

-Rivière-des-Prairies : 28 interventions
-Hochelaga-Maisonneuve : 229 interventions
-Petite-Patrie : 52 interventions
-Parc-Extension : 87 interventions

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