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Une semaine de reconnaissance

Bousquet-Richard Simon - TC Media

La Semaine nationale de visibilité de l’action communautaire autonome aura lieu du 23 au 29 octobre. Cet événement souligne le dixième anniversaire de la politique gouvernementale L’action communautaire : une contribution à l’exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec. « C’est l’occasion de rappeler à la population que les organismes communautaires jouent un rôle dans le quartier », rappelle la députée de Pointe-aux-Trembles, Nicole Léger. Notons qu’un récent sondage nous a montré que la population ne connait pas beaucoup les organismes de leur secteur, selon la directrice générale de la Corporation de développement communautaire (CDC) de la Pointe, Suzanne Bernard.

« Avant la Politique, les organismes communautaires n’étaient pas reconnus comme un mouvement qui apporte quelque chose. Nous étions vus comme des quêteux ou des forts en gueule pour la défense des droits. Mais, nous jouons un véritable rôle qui rapporte à la communauté. Nous devons être reconnus pour être soutenus », souligne Mme Bernard.

Les organismes d’action communautaire autonome sont à but non lucratif, enracinés et initiés par la communauté. Ils doivent être gérés de façon démocratique et indépendante des gouvernements. « Ils sont des organismes créés à la suite d’un besoin qui n’est pas pris en charge par les organes du gouvernement », soutient le représentant d’Un Mondalire, Blaise Brunetta.

La Politique

Alors qu’elle était ministre de la Famille, Nicole Léger avait fait suite aux nombreuses revendications d’organismes communautaires en créant la politique gouvernemental en question. « Les organismes se sentaient en constante confrontation avec les ministères, qui ne comprenaient pas tous, le rôle de ces organismes. La Politique a permis de faire mieux comprendre leur fonction, a accru leur pouvoir d’influence en faisant bénéficier le gouvernement de leur expertise et a permis de guider les efforts gouvernementaux pour aider les organismes », raconte Mme Léger.

La Politique a permis aux organismes de renouveller leur financement chaque trois ans, plutôt qu’a chaque année, comme précédemment. Ceci a permit une planification à long terme. De plus, les organismes étaient assignés à un seul ministère, empêchant les ministères de se lancer la balle au moment de l’attribution du financement.

« Nous devons avoir un financement de base pour assurer la stabilité de notre équipe. Pour pouvoir développer une expertise et ne pas être contraints de toujours renouveller notre personnel », reconnait la directrice de la Maison Dalauze, Danielle Mongeau.

Inquiétude

Cependant, toutes les personnes présentes se sont dites inquiètes de la façon dont la Politique est appliquée, dix ans après son adoption. « Le Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACA) est le chien de garde qui doit chapeauter les ministères. La situation s’est dégradée puisqu’il les laisse faire ce qu’ils veulent », déclare Mme Léger.

« Par exemple, le programme Québec en forme est basé sur le modèle d’appel de service. Ce n’est pas mal. Mais il ne faut pas que ce modèle de financement devienne la norme », évalue Mme Bernard. « L’attribution par appel de service ne sert jamais la mission globale de l’organisme et donc, elle ne permet pas une action à long terme. Cela risquerait de dénaturer la mission des organismes indépendants », ajoute Mme Mongeau.

« Avec un modèle qui serait basé sur les appels de service ou le financement par projet, il y aurait un danger que les organismes dérapent en essayant de créer des projets pour aller chercher du financement plutôt que de créer des projets selon les besoins de la communauté. Bref, le plus efficace, ce sont des projets collectifs entre les organismes et cela n’est possible qu’avec un financement de base à chaque organisme », précise Mme Bernard.

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