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Accident mortel à Montréal-Est: la soeur d’une victime témoigne

Photo: Isabelle Bergeron - TC Media

Lorsque Valérie Moreau est allée se coucher vendredi soir, elle était loin de se douter que, quelques heures plus tard, sa mère la réveillerait pour lui annoncer une terrible nouvelle, la mort de son frère.

«Si mon frère m’avait appelée pour me demander d’aller le chercher, je l’aurais fait, dit-elle. Peu importe l’heure, peu importe la distance, je serais allée l’aider et il serait peut-être encore en vie.»

Son frère, Jean-Rémi Moreau, âgé de 18 ans, est l’une des victimes de la violente collision qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, à l’angle de la rue Notre-Dame et de l’avenue Dubé, à Montréal-Est.

«J’ai eu un appel à 5h du matin, c’était ma mère. Elle m’a tout raconté. Elle m’a même dit qu’il était possible de voir l’état de la voiture aux nouvelles, dit Mme Moreau. J’étais sous le choc, je ne pouvais pas croire ce que je voyais.»

Jean-Rémi avait terminé ses études secondaires à l’école secondaire Henri-Bourassa, à Montréal-Nord, où il habitait avec sa mère.

«Malgré ce que l’on dit dans les médias et ce que les gens peuvent penser, mon frère était quelqu’un d’exceptionnel. Il avait un grand cœur et était là pour tous quand on avait besoin de lui», raconte Valérie Moreau.

La sœur de la victime mentionne que sa famille ne connaissait pas les jeunes avec lesquels était Jean-Rémi la nuit de l’accident.

«C’étaient de nouvelles fréquentations, nous ne savons pas exactement qui ils étaient et qu’est-ce qu’ils faisaient avec mon frère», dit-elle.

Jean-Rémi Moreau, décédé la nuit de l'accident.
Jean-Rémi Moreau, décédé la nuit de l’accident.

De la colère
Mme Moreau avoue ressentir de la colère envers le conducteur de l’automobile.

«Oui, il y a de la colère, mais c’est une étape normale du deuil que nous sommes en train de vivre, indique-t-elle. J’essaie malgré tout de ne pas être fâchée, car je sais que mon frère n’aurait pas voulu que je le sois.»

Elle dit se sentir soulagée de voir que les autorités ont déjà pris le dossier en main.

«Nous sommes satisfaits de voir que le conducteur sera puni. Nous savons déjà qu’il devra faire face à plusieurs chefs d’accusation et qu’il devra payer pour ce qu’il a fait, alors cela nous suffit.»

En effet, Jean-Richard Auguste, qui se trouvait derrière le volant au moment de l’accident, a comparu hier de son lit d’hôpital afin de faire face à 13 chefs d’accusation, dont négligence criminelle causant la mort de deux personnes et des blessures à deux autres, conduite dangereuse et possession de cannabis.

Mme Moreau, qui est toujours ébranlée par les événements, raconte que les prochains jours seront particulièrement difficiles pour les familles.

«Nous devons préparer les funérailles et épauler ma mère dans ces moments critiques. Beaucoup de gens se sont manifestés dans les réseaux sociaux, et c’est quelque chose à laquelle nous ne nous attendions pas, mais qui nous fait beaucoup de bien.»

À la suite de cette tragédie, elle réclame une présence policière accrue sur les routes et de la sensibilisation dans les écoles.

«À l’âge de mon frère, les jeunes sont complètement inconscients de ce qu’ils font parce qu’ils sont dominés par un sentiment de liberté. Ils se pensent inatteignables et ce genre d’événement ne date pas d’hier, alors il faut les conscientiser aux dangers de la route et au mal qu’ils peuvent faire et se faire», conclut-elle.

 

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