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RDP-PAT : l’administration Coderre ferait «fausse route» selon des entrepreneurs

Photo: Isabelle Bergeron

Une nouvelle coalition regroupant une dizaine d’entreprises de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) s’est formée dans le but d’exiger que la ville cesse «de nuire au développement économique du secteur».

La mairesse de l’arrondissement, Chantal Rouleau, et le maire de Montréal, Denis Coderre, feraient «fausse route» en ce qui concerne la gestion des risques industriels associés aux installations de la raffinerie Suncor ainsi que l’emplacement choisi pour la construction du centre de compostage annoncé à l’été 2014.

Selon la Coalition pour le développement économique de Pointe-aux-Trembles (CDEPAT), tous les projets immobiliers à proximité de la raffinerie Suncor sont présentement «bloqués» par la municipalité en raison du niveau de risque associé à la présence de réservoirs de méthane situés sur son terrain.

«Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a établi, après réévaluation, un périmètre où le niveau de risques serait maintenant considéré comme élevé. Depuis ce rapport, la ville a mis tous les projets du secteur sur la glace», indique Martin Dubois, membre de la coalition et président de l’entreprise RAMPA Construction.

M. Dubois, promoteur d’un projet de trois concessionnaires de près de 40 M$ à l’intersection de l’autoroute 40 et du boulevard Saint-Jean-Baptiste, déplore la décision de la municipalité ainsi que le manque de transparence dans ce dossier.

«Je ne suis pas le seul à vivre cette situation. Nous avons demandé à la ville d’avoir accès au rapport en question via une demande d’accès à l’information, mais nous ne l’avons pas eu. Nous ne savons pas ce qui se passe vraiment», dit-il.

M. Dubois, qui soutient que cette problématique perdure depuis le printemps 2014, ne mâche pas ses mots. Il reproche à la municipalité de manquer de cohérence dans ce dossier.

«Si la situation était à ce point dangereuse, pourquoi des autos circulent-elles toujours sur l’autoroute 40? C’est en plein milieu du périmètre établi par le SIM. Même chose du côté de la piste cyclable sur Saint-Jean-Baptiste que la mairesse veut bâtir», dit-il.

Trouver des solutions
Du côté de Suncor on indique que la raffinerie continuera de collaborer avec le centre de sécurité civile de la Ville de Montréal afin de trouver des solutions.

«Nous sommes assujettis à ce moratoire comme toutes les autres entreprises du secteur, alors nous comprenons le sentiment qui les anime à se mobiliser, explique Dean Dussault, porte-parole de Suncor. Nous continuons de penser que notre raffinerie est très sécuritaire, mais nous allons tout de même collaborer avec la municipalité afin de trouver des solutions.»

La mairesse Rouleau signale pour sa part que son administration travaille d’arrache-pied afin de dénouer l’impasse entre le directeur de la sécurité civile et les entreprises.

«Nous ne sommes pas tout à fait d’accord avec ce qui se passe, même si la sécurité de nos citoyens est au cœur de nos préoccupations, dit-elle. Nous travaillons très fort afin d’essayer d’harmoniser ce processus pour nous assurer que les normes de sécurité soient respectées sans aller à l’encontre des industries du secteur.»

Mme Rouleau désapprouve toutefois les propos de la coalition en ce qui concerne le développement économique du quartier.

«Dire que notre administration nuit au développement économique des industries est faux. Ce n’est pas pour rien que nous avons un commissaire qui ne fait que cela, s’assurer que nos industries et nos commerces sont en santé», dit-elle.

Le centre de compostage
M. Dubois avait déjà fait une sortie médiatique à l’hiver 2015 pour dénoncer le blocage d’un projet de développement à l’intersection de l’autoroute 40 et du boulevard Saint-Jean-Baptiste. L’entrepreneur avait obtenu le feu vert de la Ville afin de faire entre autres construire trois concessionnaires automobiles sur un terrain vacant lui appartenant, tout juste à côté du site qui sera dédié au centre de compostage.

À terme, selon l’entrepreneur, le projet de 44 M$ aurait créé plus de 200 emplois et rapporté près de 11 M$ en impôts fonciers à l’arrondissement. Or, ce projet pourrait ne jamais voir le jour parce que le ministère de l’Environnement restreint les usages dans un rayon de 500 mètres de l’emplacement du centre de compostage.

«On nous dit de ne pas nous inquiéter pour les odeurs, mais nous n’avons toujours pas de confirmation officielle que ce sera ainsi. Il y a une entreprise d’alimentation qui se voit menacée de fermer en raison de la contamination des odeurs ou biocontaminants. C’est inquiétant pour nous tous», dit M. Dubois.

La mairesse Rouleau assure qu’une lettre a déjà été transmise aux entreprises inquiètes de l’arrivée du centre de compostage.
«Non seulement une lettre leur a été donnée par notre directeur de programme pour les rassurer quant aux odeurs, mais le maire Coderre et moi-même les avons rencontrés pour parler de leurs inquiétudes», conclut Mme Rouleau.

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