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Faute d’argent, RDP pourrait perdre des intervenants jeunesse

L'organisme Équipe RDP espère un financement durable pour lutter contre la délinquance juvénile autour de l'école Jean-Grou. Photo: Archives TC Media

L’organisme Équipe RDP n’a pas les ressources financières pour renouveler les contrats de ses intervenants à Rivière-des-Prairies, secteur qui connaît une recrudescence des actes de délinquance juvénile depuis près d’un an.

En cette semaine de rentrée scolaire, Pierreson Vaval avoue être «dans l’attente». Alors que les contrats de trois intervenants arrivent à échéance après la mise en place d’un plan provisoire débuté en avril, le directeur d’Équipe RDP espère «une source de financement pérenne» pour mettre en place de nouvelles actions.

Avec l’aide de ces éducateurs qui ont agi dans les rues de l’arrondissement, mais aussi à l’école secondaire Jean-Grou, «on a remis en place différentes stratégies déjà vues, qui avaient permis par le passé de diminuer ces incidents», explique Pierreson Vaval.

«On a tenté de sensibiliser les élus, l’école et la commission scolaire que le cheminement des jeunes passe par un accompagnement. Je pense qu’on a fait l’erreur de tenir pour acquis que la situation allait bien. Or, il faut toujours être vigilant», reprend-il, espérant «prochainement» une réponse positive et un budget des institutions publiques.

Pierreson Vaval attend de nouveaux investissements pour lutter contre la délinquance.
Pierreson Vaval attend de nouveaux investissements pour lutter contre la délinquance.

«Il y a urgence»
Depuis plusieurs mois, Pierreson Vaval a sollicité les élus de tous bords et le gouvernement provincial afin de les prévenir du danger qui guette l’arrondissement. «Il y a urgence», souffle-t-il.

Au cours des derniers mois, une hausse des méfaits a été constatée par le poste de quartier 45. Durant l’année 2015, les crimes contre la propriété ont même augmenté de 8,5% dans le quartier. «Des vols dans les magasins, des conflits entre les jeunes, des agressions, des entrées par effraction, détaille le patron de l’organisme communautaire. Tous ces incidents ont été observés auprès de jeunes de 12 à 16 ans.»

Des coupures pointées du doigt
Sans un financement stable supplémentaire, Équipe RDP craint une fin d’année agitée.

«Il n’y a pas de recette magique, résume le patron de l’organisme. Il faut s’assurer que les investissements et les ressources se maintiennent. Lorsque ce n’est pas le cas, il ne faut pas s’étonner de voir des problèmes qui ressurgissent.»

Pierreson Vaval n’est pas le seul à manifester son inquiétude. Pour expliquer cette recrudescence de la délinquance juvénile, le Syndicat du personnel de soutien à la Pointe-de-l’Île (SSEPI) pointe du doigt des coupures de poste au sein de l’établissement Jean-Grou.

«Entre 2014 et 2015, trois éducateurs spécialisés ont été contraints de partir pour des raisons économiques, assure Marie-Claude Tremblay, responsable des communications  du SSEPI. Certes, des enseignants sont là pour encadrer ces jeunes, mais ça ne remplace pas un éducateur.»

«Un éducateur, c’est comme une pieuvre. Il parle avec tout le monde: les parents, les organismes, la police. Il veille au bon comportement des élèves, à l’attitude. On voit clairement le résultat depuis leur départ», poursuit Mme Tremblay.

«Pas de lien» selon la CSPI
Interrogé à ce sujet, Mario Raubuchon, le directeur de l’école Jean-Grou, n’a pas souhaité réagir.

Responsable des communications de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, Christiane St-Onge assure quant à elle que «l’augmentation des incidents de délinquance juvénile  de l’an dernier dans le  quartier est étrangère à l’école puisque ces incidents sont survenus dans le quartier en dehors de l’école et des horaires de classe. Il n’y a donc pas de lien entre l’école et l’augmentation de la délinquance.»

Pour lutter contre ces incidents, l’école Jean-Grou a décidé de réduire l’heure du dîner de 15 minutes, mettant en application une proposition du poste de quartier (PDQ) 45 du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Cette mesure s’applique dès cette nouvelle rentrée scolaire pour les 1100 élèves de l’établissement.


«Une pérennité» souhaitée par Marc Tanguay

Le député de La Fontaine assure «soutenir complètement le travail d’Équipe RDP». Alors que Québec a apporté une aide de 30 000$ pour la réalisation du projet estival de prévention de l’organisme de Rivière-des-Prairies, Marc Tanguay promet de «s’assoir avec mes collègues du gouvernement.»

«Tous les ans, c’est un combat à mener pour chercher des montants. J’appuie totalement la demande de Pierreson Vaval. Il vaut avoir une pérennité pour assurer, à l’année, la présence d’intervenants sur le terrain.»

Pour l’élu provincial, ces éducateurs sont «déterminants». «Ils savent comment approcher les jeunes, gagner leur confiance. Ils s’assurent que ces jeunes prennent les meilleures décisions, qu’ils ne tombent pas dans la délinquance. Ils ont un impact positif et réel», assure Marc Tanguay qui évoque de prochaines rencontres avec le cabinet de Martin Coiteux, ministre de la Sécurité publique, «dans les prochaines semaines».

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