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Construction d'un immense réservoir d'eau sous le boulevard Perras

Bousquet-Richard Simon - TC Media
Des travailleurs s’affairent présentement à installer un immense bassin d’eau qui pourra contenir l’équivalent de 100 piscines hors terre. Ce réservoir ne sera toutefois pas ouvert aux baigneurs puisqu’il sera utilisé afin de stocker les eaux usées et contaminées de la métropole.

Il permettra de réduire de 40 % les débordements des eaux usées dans la rivière des Prairies et d’éviter les refoulements d’égout chez les citoyens.

Ce chantier 2.0 servira également de laboratoire à la Ville pour tester une approche interactive de ses communications. Comme un journal de bord, des informations et des photos devraient être publiées sur le site Internet de la Ville, tous les deux ou trois jours.

« C’est un projet important, alors nous voulons que les gens puissent le voir. Ils pourront suivre en ligne l’évolution des travaux. C’est une nouvelle approche qui sera de plus en plus utilisée », se réjouit la mairesse Chantal Rouleau.

Des tonnes de polluants rejetés

Lorsqu’un Montréalais tire la chasse d’eau, le contenu de sa cuvette est envoyé à la station d’épuration des eaux usées Jean-R. Marcotte, située à Rivière-des-Prairies. La plupart du temps (60 %), cette eau est acheminée par les mêmes conduits que ceux qui recueillent l’eau de pluie. Par beau temps, l’usine traite 2,7 milliards de litres d’eau par jour, mais lors de la fonte des neiges ou de fortes pluies, la cadence s’accélère à 7,5 milliards de litres. Au-delà de ce débit, la Ville n’a pas d’autre choix que d’ouvrir les vannes et de déverser ses polluants dans la rivière et le fleuve, sans aucun traitement préalable. Selon le Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, il y a eu 1015 épisodes de débordement en 2012, dont 822 causées par de fortes pluies, 84 par la période de la fonte des neiges, 46 en raison d’urgence ou de problèmes techniques et 42 pour d’autres raisons. De plus, 21 débordements ont eu lieu en période sèche. Lors de ces inondations, des polluants nuisibles pour les écosystèmes qui limitent les possibilités d’usages en rive sont rejetés dans les cours d’eau du secteur. Ils contiennent notamment des tonnes de coliformes fécaux, de métaux lourds, de matières en suspension, de phosphore et d’azote.

Quatre millions de litres d’eau

Pour pallier ce problème, la Ville a prévu la construction de cinq bassins de rétention supplémentaires, dont le premier est celui qui est présentement en construction sur le boulevard Perras.

Le bassin en béton armé aura les dimensions d’un gratte-ciel de 70 étages couché sur le côté et enterré à une profondeur de huit mètres. Il s’étendra sous les boulevards Marc-Aurèle-Fortin et Perras jusqu’à l’avenue Pierre-Blanchet.

Les travaux de préparation ont commencé en mai. Jusqu’en décembre, les travailleurs s’affaireront sur la section est du réservoir. Le chantier sera ensuite arrêté pour la période de gel et reprendra en février du côté ouest du bassin.

Les travaux devraient être complété à compter de décembre 2015.

Le bassin Marc-Aurèle-Fortin en chiffres

Investissement : 16.7 M$

Longueur : 190 m

Largeur : 7 m

Hauteur : 4 m

Profondeur : 8 m

Capacité : 4000 m3

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