La réfection de la Plaza St-Hubert inquiète les commerçants

La réfection de la Plaza St-Hubert prévue en 2018 alarme plusieurs commerçants, car ceux-ci craignent de perdre leur clientèle et des places de stationnement pendant les travaux.

«On ne se le cachera pas, ce genre de projet cause une baisse d’achalandage dans nos magasins», affirme Émilie Laguerre, conseillère en relations publiques pour Renaud Bray. La chaîne de libraires possède une succursale sur la rue Saint-Hubert et sur la rue Saint-Denis.

Or, des travaux qui ont cours sur Saint-Denis causent plusieurs désagréments pour la librairie. «C’est certain que ce qui s’en vient sur Saint-Hubert en 2018 nous inquiète un peu parce que c’est similaire à ce que nous vivons sur Saint-Denis. On a vu plusieurs commerces fermer depuis le début des travaux. Toutefois, nous faisons confiance à notre clientèle et nous sommes convaincus qu’elle nous restera fidèle», souligne Mme Laguerre.

«Oui ça nous inquiète un peu parce que les gens viennent parfois de loin en voiture pour visiter notre restaurant. On verra quel impact ça aura sur nous, ça va dépendre s’ils font la Plaza bout par bout, ou d’un seul coup», insiste Francine Gallant, gérante du Roi du Smoked Meat, sur la rue Saint-Hubert.

Le changement de la canalisation sur la rue Saint-Denis, qui devrait se terminer en 2016, comporte des similitudes par rapport aux travaux qui auront lieu sur la Plaza St-Hubert en 2018, incluant la disparition de places de stationnement lors de la réfection de la chaussée.

La Ville se veut rassurante

De son côté, la Ville de Montréal affirme que les impacts sur les commerçants de la rue Saint-Hubert seront minimes.

«Notre administration est exemplaire en ce qui concerne la gestion des chantiers, nous avons apporté un véritable changement de culture. Nous avons désormais une équipe centralisée avec un maître d’œuvre sur le chantier et nous avons augmenté les plages horaires lors des travaux. Cela nous a permis d’avancer rapidement sur Saint-Denis», soutient Lionel Perez, responsable des infrastructures à la Ville de Montréal.

Que ce soit par l’offre d’un service de voiturier comme sur la rue Saint-Paul dans le Vieux-Montréal ou par la modification de l’horaire des travaux prévus en 2017 sur l’avenue Laurier dans Outremont, M. Perez assure qu’il y a toujours concertation avec les commerçants de la part de son administration. «Malgré toutes les mesures que nous prendrons, nous ne pourrons jamais satisfaire tout le monde», ajoute-t-il.

Des solutions locales

Conscient du «coup de bistouri» auquel sera soumise l’artère rosemontoise, Mike Parente, directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Plaza St-Hubert, comprend la nervosité des commerçants.

«Celui qui n’est pas un peu inquiet par rapport à ça devrait probablement aller consulter, lance-t-il à la blague. La question du stationnement nous a toujours concernés, mais nous travaillons avec l’arrondissement afin de nous assurer que tout se déroule bien lors des travaux.»

Plusieurs solutions seront mises à l’étude lors des prochains mois, ajoute le directeur de la SDC.

Pour sa part, le maire de l’arrondissement Rosemont – La Petite-Patrie, François W. Croteau, tient à se faire rassurant. «Nous collaborons avec la SDC et les commerçants depuis 2010 à ce sujet et nous sommes conscients de leur anxiété concernant la vitalité et l’accès de cette artère montréalaise», assure M. Croteau.

Ce dernier affirme que plusieurs recours pourraient être envisagés pour faciliter le stationnement. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles l’arrondissement a récemment changé sa réglementation afin de permettre les stationnements intérieurs à étages près des artères commerciales.

«Il n’y a pas de projet de stationnement soutenu par l’administration de l’arrondissement, mais c’est un outil de gestion supplémentaire que l’on voulait s’offrir afin de nous ouvrir une porte», ajoute l’élu.