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Déneigement: Montréal devant un défi environnemental

En 2014, les sels de voirie ont représenté 80% des achats de sels des 19 arrondissements et 15 villes liées, soit près de 160 000 tonnes. Même si des efforts sont faits depuis quelques années, le volet environnemental du déneigement reste à la traîne à Montréal.

Classés depuis 2001 comme «substance toxique» selon la loi canadienne sur la protection de l’environnement, les sels de voirie sont pourtant toujours utilisés massivement chaque hiver.

Quelques projets-pilotes ont été menés dans certains arrondissements pour mélanger le sel «traditionnel» avec du jus de betterave ou un dérivé de maïs. Toutefois, peu se sont révélés réellement concluants.

Depuis quelques années, certains arrondissements ont adopté les sels pré-humidifiés, qui adhèrent plus vite et plus facilement au sol, ce qui permet de réduire la quantité utilisée lors de l’épandage. Le produit a également une meilleure résistance que le sel «traditionnel» qui perd son efficacité à – 15 degrés Celsius.

La demande en sel pré-humidifié est passée de 15 000 tonnes en 2011 à 37 000 tonnes en 2014, ce qui représente un volume d’environ 20% de l’achat total en sel des 19 arrondissements et 15 villes liées.

Impacts sur l’environnement
De nombreuses études ont démontré les impacts négatifs de l’utilisation des sels de voirie sur l’environnement. Corrosion des voitures, des infrastructures, mais aussi modification de la faune et de la flore sont quelques exemples. Avec la fonte des neiges, certains lacs d’eau douce sont également en train de se transformer en eau salée, au Québec.

«Si l’on était capable de développer des techniques environnementales plus poussées, on adhérerait tout de suite» plaide l’ingénieur Michel Frenette, responsable à la stratégie d’élimination de la neige à la Ville de Montréal.

Mais, les produits utilisés lors du déneigement ne sont pas les seuls en cause. Le transport de la neige génère de fortes émissions de gaz à effet de serre. Certaines villes, comme Victoriaville, ont équipé leur flotte de véhicules lourds de biodiésel depuis 10 ans déjà.

À Montréal, l’ensemble des véhicules utilise du biodiésel et du biocarburant depuis janvier 2013, comme les véhicules privés utilisés pour le déneigement, qui représentent environ 50% de la flotte.

«Nous espérons également diminuer nos émissions de gaz à effet de serre avec la mise en place de « SIT-Neige », notre nouveau logiciel qui vise à optimiser les opérations de déneigement», précise M. Frenette.

En Europe, d’autres techniques sont utilisées pour réduire l’impact écologique du déneigement comme l’épandage de cendres ou de copeaux de bois. Ces derniers auraient un effet anti-dérapant et favoriseraient aussi la fonte de la neige.

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