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Davantage d’aide médicale à mourir dans l’Est

Photo: Déposit Photo

Depuis l’entrée en vigueur de la Loi concernant les soins en fin de vie, le nombre de demandes d’aide médicale à mourir a plus que doublé au CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal, passant de 19 pour la première moitié de 2016 à 42 demandes pour la période de juin à décembre de la même année.

Parmi les différents CIUSSS de Montréal, celui de l’Est-de-l’île-de-Montréal est celui qui a reçu le plus grand nombre de demandes d’aide médicale à mourir selon les données publiées sur le site Internet des CIUSSS colligées par TC Media.

Yvan Gendron, président-directeur général du CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal, est plus ou moins surpris par ces résultats.

«Nous sommes le plus grand CIUSSS de Montréal. Nous desservons une population de 527 085 habitants, soit plus du quart de la population montréalaise. Et de ce nombre, 83 000 personnes (16,7% de la population) ont plus de 65 ans, soit la clientèle la plus susceptible de faire appel à l’aide médicale à mourir», souligne-t-il.

L’écart est tout de même grand avec les autres CIUSSS montréalais. À titre comparatif, le CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal, qui dessert une population de 411 205 citoyens, a reçu cinq demandes d’aide médicale à mourir pour la période du 10 décembre 2015 au 9 juin 2016. C’est près de quatre fois moins que sur le territoire du CIUSSS de l’Est durant la même période.

Du côté du CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, le nombre de demandes a été de trois, entre décembre 2015 et juin 2016; de trois également au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal; de sept au CIUSSS Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal pour la même période.

L’aide médicale à mourir est une intervention exceptionnelle consistant en l’administration de médicaments par un médecin à une personne en fin de vie, à sa demande, dans le but de soulager ses souffrances en entraînant son décès.

Le président-directeur général du CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal avoue que le service répond à un besoin. Pour lui, l’important est «que tout soit fait dans les règles de l’art, selon la conviction et les valeurs des gens.»

Le volet d’aide médicale à mourir étant de plus en plus connu, M. Gendron s’attend à ce que le nombre de demandes continue d’augmenter.

«Les gens en parlent de plus en plus librement. Il y a beaucoup de bouche-à-oreille qui se fait auprès des personnes âgées. Tout se passe dans le plus grand respect. Les commentaires que nous recevons de la part de la famille et des proches sont très positifs.»

En octobre dernier, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, s’était montré étonné par le nombre de demandes formulées pour les neuf premiers mois. Plus de 260 personnes ont eu recours à l’aide médicale à mourir au Québec.

Il ne pensait pas que les Québécois seraient aussi nombreux à se prévaloir de cette nouvelle option. Malgré le nombre de cas plus élevé qu’anticipé, le ministre estimait que la loi avait été bien appliquée.

Selon M. Gendron, du CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal, cela démontre bien que les Québécois étaient prêts pour une telle loi.

Principales conditions à remplir pour recevoir de l’aide médicale à mourir
La personne doit être assurée au sens de la Loi sur l’assurance-maladie;

Elle doit être majeure et apte à consentir aux soins;

Elle doit être en fin de vie;

Elle doit être atteinte d’une maladie grave et incurable;

Sa situation médicale doit se caractériser par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;

Elle doit éprouver des souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge tolérables;

La personne doit, de manière libre et éclairée, formuler pour elle-même la demande d’aide médicale à mourir au moyen du formulaire prescrit par le ministre. Ce formulaire doit être daté et signé par la personne en présence d’un professionnel de la santé ou des services sociaux qui le contresigne.

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