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Des amendes données par des policiers déguisés en itinérants

Photo: Collaboration spéciale

Deux policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) se sont déguisés en itinérants, au cours des derniers jours, afin de prendre la main dans le sac des automobilistes qui utilisaient leur téléphone au volant.

L’opération, qui a duré une seule journée seulement, s’est tenue au coin du boulevard Langelier et de la rue Jean-Talon, dans Saint-Léonard, ainsi qu’à l’intersection de Jean-Talon et du boulevard des Galeries d’Anjou, tout près du centre commercial du même nom.

Mauvaise façon de faire
Interrogé à ce sujet, le commandant de la police, Ian Lafrenière, n’a pas approuvé le stratagème utilisé par ses employés.

Et même si elle martèle que cette façon de faire ne correspond pas à ses pratiques habituelles, la police maintiendra les constats d’infraction qui ont été remis ce jour-là.

«La méthode utilisée pour remettre les contraventions n’est peut-être pas la bonne, mais ça ne rend pas l’infraction plus légitime», exprime M. Lafrenière.

Il n’a pas été possible de savoir combien de contraventions ont été données. Au SPVM, on confirme toutefois que les policiers à l’origine de cette opération ont été rencontrés par leur supérieur.

«Une chose demeure certaine, c’est que le cellulaire au volant est encore un gros problème, continue le commandant. Il faut trouver des moyens différents pour épingler les automobilistes, qui utilisent de plus en plus toutes sortes de méthodes pour ne pas se faire prendre.»

En colère
Un Léonardois qui a écopé de l’une des amendes attribuées a contacté le Progrès, afin d’exprimer sa colère.

«C’est malhonnête, affirme l’homme, qui a souhaité garder l’anonymat. Ils ne seraient pas supposés être obligés de se déguiser pour faire respecter la loi.»

Conscient qu’il a tout de même commis une infraction en répondant à un message texte au feu rouge, le citoyen paiera sa contravention et vivra avec les trois points en moins qui lui ont été imposés.

«Ce qui me fâche, c’est que le policier quêtait carrément, la tasse à la main, pour bien voir à l’intérieur des voitures. Avec la radio cachée sous son manteau, il transmettait le message à son collègue, stationné un peu plus loin, qui lui se chargeait d’imprimer et de remettre les contraventions. Ils avaient l’air de deux espions», défend-il.

Le ton employé par le policier a aussi fait sursauter le résident de Saint-Léonard.

«Je lui ai simplement et poliment demandé s’il avait le droit de se déguiser en itinérant et de faire ce qu’il fait et il m’a carrément répondu qu’il pouvait se déguiser comme il le veut, sur un ton arrogant. J’ai trouvé sa réponse irrespectueuse», conclut l’homme.

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