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L’isolement: une «souffrance immense» pour les aînés

Photo: Archives TC Media

En cette Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées, il est important de parler des besoins des aînés, estime l’organisme Les Petits Frères, mais surtout de mettre en lumière l’impact de l’isolement chez cette clientèle.

Un aîné sur cinq au Québec n’a aucun proche sur qui compter, à qui se confier et auprès de qui trouver du réconfort, selon les données de l’organisme. De plus, environ 9% de la population souffre de solitude sévère, ce qui correspond à environ 55 000 aînés au Québec, dont plus de 14 000 à Montréal.

«Ils ne vivent pas de solitude, car ils s’ennuient. Ce n’est pas de leur faute si les gens autour d’eux sont décédés. Pour eux, la vie est un long désert où ils ne peuvent compter sur personne. Il n’y a pas de différence pour eux entre vivre et mourir», s’attriste Caroline Sauriol, directrice générale des Petits Frères.

Les aînés isolés seraient alors plus propices à vivre des cas de maltraitance et de négligence, estime Mme Sauriol.

«La majorité des personnes âgées ne divulgue pas ces cas, car ils ne veulent pas déranger ou ils ont peur des représailles. Un aîné livré à lui-même peut se sentir écraser par la situation et se retrouve sans aide. Ça fait toute la différence s’il était accompagné», souligne la directrice générale.

L’isolement entraîne aussi des effets très néfastes pour la santé et réduit la qualité de vie des aînés. À long terme, il équivaudrait à fumer 15 cigarettes par jour, se révèlerait plus nocif que la sédentarité, est deux fois plus néfaste que l’obésité et provoquerait des niveaux élevés de dépression pouvant mener au suicide.

«Il y a des milliers de personnes laissées pour compte. On croît qu’on n’a pas besoin de s’occuper d’eux. Ces aînés ont construit notre société. Ce sont nos anciens enseignants, médecins, entrepreneurs. Ils font partie de notre société», clame Mme Sauriol.

Les Petits Frères
Les quelque 2000 bénévoles de l’organisme oeuvrent depuis maintenant 55 ans auprès des aînés vulnérables de la province pour briser leur isolement. En plus des activités offertes, Les Petits Frères jumèlent des personnes avec des aînés afin de créer des relations affectives signifiantes.

«Nos bénévoles sont là pour accompagner les aînés. Nous leur procurons de l’affection, de la dignité et du respect. C’est une relation d’amitié qui se développe», mentionne Mme Sauriol, ajoutant que ces relations peuvent aider à diminuer les cas de maltraitance, mais surtout à redonner le goût de vivre à plusieurs.

Les Petits Frères ont également démarré une campagne Aimons jusqu’au bout afin de lancer un appel à la solidarité citoyenne en invitant la population à signer sa déclaration d’amour envers les aînés.

«Un sondage a révélé que 94% des gens se préoccupent des conditions de vie des aînés, mais seulement 12% sont prêts à poser un geste. Avec cette campagne, nous voulons qu’ils posent un geste symbolique qui va les sensibiliser à la cause», indique Mme Sauriol, qui espère que cette campagne permettra également de lancer un mouvement et un débat pour lutter contre l’isolement.

En un mois, l’organisme avait amassé plus de 6000 signatures. La directrice espère en récolter 10 000 avant le début de l’été.

Pour signer la déclaration et participer à la campagne, on visite le www.aimonsjusquaubout.ca. Pour devenir bénévole pour Les Petits Frères ou pour obtenir de leur service, on visite le www.petitsfreres.ca ou on compose le 1 866 627-8653.

Quelques chiffres

  • Les Petits Frères oeuvrent dans 15 villes au Québec
  • L’organisme comptent 2000 bénévoles, dont 650 à Montréal
  • Il aide 1360 aînés au Québec, dont 500 à Montréal

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