Une mère se fait interdire d'allaiter en public
Redaction - TC Media
Marie-Claude Chiasson
« Je me suis sentie agressée et très humiliée. C’est la première fois qu’une telle expérience m’arrive. Pourtant, j’ai allaité dans bien d’autres endroits publics. En plus, on parle d’un magasin de vêtements pour toute la famille, avec une grande section pour les bébés et les enfants », dénonce Rosita Suarez.
Une politique interne existe quant à la possibilité de donner accès aux cabines d’essayage aux clientes qui veulent allaiter, mais cela reste à leur discrétion, selon Catherine Venne, responsable du service à la clientèle pour la bannière Aubainerie.
« Nous n’encourageons nullement ce genre de comportement. Nous poursuivrons toutefois une enquête interne au cours des prochains jours. Il semble y avoir des versions contradictoires dans cette histoire. Si les faits se concrétisent, les employés, en questions, seront rencontrés par la haute direction de la bannière », explique Mme Venne à qui on a rapporté que les employées n’auraient pas crié après la cliente.
Allaitement dérangeant?
Vendredi dernier, Mme Suarez et son mari Diego Mahecha magasinaient des ensembles d’hiver pour leur fille Natalia à la succursale de L’Aubainerie de la rue Jean-Talon. Vers 17 h, leur poupon de neuf mois a manifesté sa faim, alors que le couple se trouvait dans le département pour hommes.
« J’ai pris ma fille dans mes bras et me suis assise dans un fauteuil à côté d’un présentoir à chaussures, raconte Mme Suarez. À peine une minute plus tard, une employée est venue me voir pour me dire, poliment, que je pouvais aller allaiter dans une cabine d’essayage, pour être plus à l’aise. Je lui ai répondu qu’au contraire, j’étais très à l’aise de cette façon. »
Selon la version de Mme Suarez, une minute plus tard, cette même employée serait revenue pour lui ordonner d’aller allaiter dans la cabine d’essayage.
« Au même moment, une deuxième employée, qui m’a semblé être une supérieure, s’est mise à crier dans le magasin que je n’avais pas le droit de déranger les clients. Elle a dit que je devais allaiter dans la cabine. J’ai tout de suite dit à mon mari qu’il fallait partir et nous avons abandonné notre panier plein de marchandises », explique la mère, visiblement encore sous le choc.
Des démarches
Depuis cet épisode, Mme Suarez a rédigé une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. La directrice générale de l’organisme Nourri-Source Montréal, Virginie Paquin, a demandé au siège social de L’Aubainerie de s’excuser publiquement.
« Nous avons demandé à ce qu’ils deviennent membre de la Route du lait, auquel une centaine de commerçants font déjà partie, de s’excuser publiquement et d’informer leurs succursales de même que leurs employés du droit des femmes d’allaiter dans des endroits publics », a-t-elle précisé.
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