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Projet Turcot: les vestiges du Village des Tanneries seront ensevelis

Photo: Isabelle Bergeron / TC Media

Datant du 18e siècle, les vestiges du Village des Tanneries découverts en mai sous l’échangeur Turcot ne seront pas sauvegardés. Les travaux d’enfouissement pourraient commencer dès la semaine prochaine.

«À ce moment-ci, il n’est pas prévu de conserver les vestiges», a déclaré Stéphan Deschênes, directeur du projet Turcot au ministère des Transports du Québec (MTQ), lors de la réunion du Comité de bon voisinage tenue mercredi.

Le MTQ a mis au jour les vestiges de l’ancien village qui marque les origines du quartier Saint-Henri à l’angle des rues Saint-Jacques et Saint-Rémi, un site grand comme deux terrains de football.

Les fouilles ont permis de dégager les fondations de plus d’une douzaine de bâtiments datant du 18e et 19e siècle. Au milieu des années 1700, on comptait à cet endroit huit tanneries où l’on traitait les peaux et le cuir.

Le président de la Société historique de Saint-Henri, Guy Giasson, a rappelé que la présence du Village des Tanneries à cet endroit était déjà bien documentée. Le MTQ connaissait depuis au moins 2008 le potentiel archéologique du site. «La surprise, ce n’est pas d’avoir découvert ces vestiges, c’est l’ampleur du site, a souligné M. Giasson. C’est là que la donne vient de changer. On ne peut pas accepter que ce soit enterré.»

Contournement impossible
Le projet de reconstruction de l’échangeur Turcot prévoit le passage à cet endroit d’un collecteur d’eaux usés et la jonction du boulevard Pullman aux rues Saint-Jacques et Saint-Rémi.

«Tel que le projet est fait, ce n’est pas possible de passer à côté», a expliqué Guy Rivard, responsable de la construction du projet au MTQ.

Une équipe d’une quinzaine d’archéologues travaillera sur le site jusqu’à la fin de septembre. «Quand les fouilles seront terminées, nous allons poursuivre les travaux de construction du collecteur et du boulevard Pullman», a indiqué Stéphan Deschênes.

Les objets découverts lors des fouilles seront conservés à la réserve archéologique du ministère de la Culture à Québec. Afin de préserver tous les détails du site, les archéologues procèdent à sa numérisation en trois dimensions.

Mais pour Guy Giasson, cela ne suffit pas. «On ne peut pas recouvrir ces vestiges sans les mettre en valeur, a-t-il plaidé. C’est un lieu fondateur du Québec et du Canada. Il est d’une valeur archéologique de la plus haute importance.»

Lors de la séance du conseil de mardi, les élus de l’arrondissement du Sud-Ouest ont adopté une motion demandant à la Ville de Montréal d’interpeler les ministères de la Culture et des Transports afin de considérer la possibilité de modifier le projet Turcot dans le but de conserver un maximum des vestiges.

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