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L’art-thérapie pour un meilleur vivre-ensemble

Photo: Gracieuseté/YMCA-Cristina Stanciu

La Verdunnoise Jessica Bleuer s’est donné pour mission d’aider les différentes communautés à se comprendre et à vivre ensemble. Psychothérapeute de formation, elle a organisé de nombreuses conférences et rencontres bénévolement pour entamer le dialogue entre des groupes de cultures différentes. C’est cette implication qui lui a valu la médaille Bénévole pour la Paix, remise le 21 septembre par les YMCA du Québec.

Depuis 15 ans, Mme Bleuer utilise plusieurs techniques, dont celle du «théâtre de l’opprimé», pour amener les gens à se connaître et à se parler. Les ateliers qu’elle organise bénévolement avec différents partenaires un peu partout à Montréal ont le plus souvent pour objectif de rapprocher des communautés très éloignées culturellement. Des réfugiés syriens et des québécois, par exemple, ou des Palestiniens et des Israéliens.

Une personne met en scène une situation qu’elle a vécue et où elle s’est sentie opprimée ou discriminée. Les participants de l’autre groupe doivent alors prendre sa place pour changer la fin de l’histoire, trouver d’autres voies qui auraient pu être empruntées.

«Ça force les gens à se mettre dans les souliers de l’autre, à comprendre leur réalité. Et puis ça permet aux gens de raconter leur histoire sans qu’il y ait de confrontation de points de vue. Ce n’est plus politique, c’est le vécu d’un être humain», observe-t-elle.

Motivations
Dans sa pratique privée, Mme Bleuer constate depuis plusieurs années les effets négatifs de la discrimination sur la santé mentale et physique de ses patients. Elle raconte avec beaucoup d’empathie la peine de ses clients musulmans, qui ont de la difficulté à se trouver un emploi à cause du nom à consonance arabophone qui figure sur leur curriculum.

«On a parfois l’impression que le racisme et la xénophobie sont surtout aux États-Unis, mais c’est faux. Quand on invite des jeunes du secondaire à parler de leur relation avec les forces policières, les blancs sont toujours très surpris de constater ce que vivent leurs amis racisés,» ajoute-t-elle.

La psychothérapeute a elle-même vécu de la discrimination, jeune. Fille d’immigrants argentins, elle était la seule enfant différente sur sa rue, à Ottawa. «J’ai même arrêté de parler espagnol pendant plusieurs années pour ne plus être rejetée ou étiquetée», confie-t-elle.

«Mon vécu m’a permis de constater qu’on a encore un grand chemin à faire pour vivre ensemble, mais il m’a aussi fait voir que c’était possible d’y arriver», conclut-elle.

Emménagée à Verdun depuis deux ans, elle n’a pas encore eu l’occasion d’y tenir un de ses ateliers, mais compte bien s’y mettre sous peu.

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