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Les vestiges du passé ferroviaire du Mile-Ex

Le bâtiment est aujourd'hui utilisé comme entrepôt par le propriétaire du terrain.
Le bâtiment est aujourd'hui utilisé comme entrepôt par le propriétaire du terrain. Photo: Emmanuel Delacour/TC Media

Des résidents du secteur Marconi-Alexandra et des activistes en conservation du patrimoine demandent à ce que l’on remette en valeur un des derniers symboles de l’histoire ferroviaire du quartier.

Bâtiment dont l’origine est peu connue, les anciens bureaux du surintendant du Canadien Pacifique (CP) se dressent toujours près de l’intersection de la rue Beaubien Ouest et de l’avenue du Parc.

Le petit édifice rectangulaire fait de briques rouges et à la toiture peinte en blanc n’a pourtant pas été occupé par les employés de la société de la Couronne depuis des décennies, selon Mary Mc Cutcheon, membre de la société d’histoire de Parc-Extension.

«Le CP n’utilise plus cet édifice depuis les années 1950 ou 1960, quand il y a cessé toutes ses opérations. Aujourd’hui, le propriétaire du terrain s’en sert comme d’un entrepôt, ce qui n’est pas une mauvaise chose, puisque cela a permis la conservation du bâtiment», souligne Mme Mc Cutcheon.

Cette dernière et sa comparse, Julie Patenaude, membre de la coalition citoyenne Jeanne-Mance, s’inquiètent de l’avenir du bâtiment.

«On ne sait pas ce que le propriétaire qui possède aussi le garage à l’arrière du terrain a l’intention de faire avec l’immeuble. Nous voudrions qu’il soit conservé et mis en valeur, parce qu’il représente l’ADN du quartier. C’est tout le cadre bâti du Mile-Ex qui s’est développé autour de l’activité ferroviaire», insiste Mme Patenaude.

Depuis les dernières années, plusieurs gros joueurs de l’événementiel, des multimédias et des technologies de l’information, incluant Moment Factory, ont élu domicile dans le coin, aussi connu sous le nom de Mile-Ex. Ces nouveaux locataires, en plus de la venue du campus des sciences de l’Université de Montréal sur l’ancienne gare de triage d’Outremont, à proximité, risquent de transformer à tout jamais le paysage urbain du secteur.

Pourtant, un quartier en pleine métamorphose économique peut sauvegarder ses vieux bâtiments, estime Dinu Bumbaru, directeur des politiques pour l’organisme Héritage Montréal.

«Regardez ce qui s’est fait dans la Cité du Multimédia (dans l’arrondissement Ville-Marie) avec la création de la Fonderie Darling. Ce projet prouve qu’on peut aussi encourager un développement artistique, pas seulement économique et avoir des visions pour les quartiers», affirme-t-il.

Cependant, les administrations du niveau municipal et de l’arrondissement devront se mettre en mode «planification» pour conserver les bâtiments historiques, ajoute M. Bumbaru. «On ne peut pas tout acheter, mais il faudra que la Ville se questionne sur ces enjeux en même temps qu’elle planifie les rues de ce quartier bientôt désenclavé.»

Un premier pas a déjà été entrepris en ce sens par la Ville de Montréal en 2013, lorsqu’elle a publié son Plan de développement urbain, économique et social (PDUES) pour le secteur Marconi-Alexandra. Dans le document issu des travaux de l’Office de consultation publique de Montréal, on s’attarde à la question des éléments identitaires du paysage urbain.

Toutefois, les anciens bureaux du surintendant du CP ne figurent pas parmi les bâtiments dont la valeur patrimoniale a été identifiée.

Au moment d’écrire ces lignes, les élus de la Ville de Montréal n’ont pas été en mesure de répondre aux questions de TC Media.

Une carte datant des années 1920 montre l'emplacement des bureaux du surintendant du CP (en bas, à l'est de l'avenue Parc).
Une carte datant des années 1920 montre l’emplacement des bureaux du surintendant du CP (en bas, à l’est de l’avenue Parc).

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