«3055$ de plus, par année, par enfant»

Éducatrices, responsables en service de garde, parents; nombreux sont ceux qui sont indignés par la décision du gouvernement provincial de mettre fin à la tarification unique en service de garde.

La place d’un enfant en garderie subventionnée était de 7,30$ par jour, depuis le 1^er octobre 2014. Avec l’annonce du premier ministre, le coût est désormais ajusté au revenu familial brut. [voir le tableau de la tarification plus bas]

«Les parents devront payer des milliers de dollars de plus par année. C’est très difficile pour les familles. C’est un grand défi qui s’annonce», affirme la directrice générale du centre de la petite enfance (CPE) du Parc, Louise Leduc.

Désertion du marché du travail
L’augmentation du tarif en garderie deviendrait un incitatif pour de nombreux parents d’abandonner leur emploi et de rester à la maison.

« C’est hallucinant ! Ça va me coûter 3055$ de plus par année, par enfant. J’en attends un deuxième et je me questionne vraiment sur ma carrière. J’ignore si je vais pouvoir continuer à travailler», déplore Anne-Séverine, résidente et mère de Villeray.

Celle qui voulait se lancer en affaire au cours des prochains mois devra peut-être abandonner son rêve de démarrer son entreprise.

«Ça ne me donne pas la possibilité de m’épanouir. Tous mes plans sont chamboulés. C’est un casse-tête financier et de gestion. Je vais devoir rester à la maison et continuer de manger des patates pour sauver des sous. C’est un retour en arrière», fait valoir Anne-Séverine.

«Une mère m’a avoué qu’elle n’aurait pas eu de troisième enfant si elle avait su que la tarification universelle disparaîtrait», poursuit Marie-Kim Perron, directrice adjointe du CPE Chez nous, chez vous.

Fréquentation
Le retour de la mère ou du père au foyer aurait aussi un impact sur la fréquentation des CPE et des services de garde. Une situation qui se fait déjà sentir dans Parc-Extension.

«C’est plus difficile de combler les places. Auparavant, nous avions 15 familles qui se bousculaient pour obtenir une place en CPE subventionnée. Je connais des gens qui vont dans la rue pour tenter de solliciter des parents à choisir leur garderie. Dernièrement, deux places se sont libérées au CPE du Parc et ça nous a pris 20 visites chacune pour les combler. Je suis inquiète quand nous avons une place de libre», explique Mme Leduc.