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Congé parental: une première victoire pour les jeunes élus

Photo: Collaboration spéciale

Une grande réflexion s’amorce au Québec pour permettre aux élus de concilier la vie de famille et le travail. À Montréal, ils ont enfin obtenu le droit de rester à la maison pendant 18 semaines après la naissance ou l’adoption d’un enfant, un premier pas pour la conseillère Elsie Lefebvre, qui mène ce combat depuis son élection en 2009.

Par une déclaration spéciale au mois d’octobre, le conseil municipal montréalais a reconnu l’importance de prendre des mesures pour faciliter le travail des jeunes parents et ouvert la porte aux jeunes qui souhaiteraient se lancer en politique municipale.

En plus des 18 semaines de congé, les horaires pour les séances de conseil et de nombreuses commissions ont été revus.

Avant la déclaration du conseil, l’absence de plus de 90 jours de tout élu mettait fin à son mandat tel que le prévoit la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, à moins d’un décret du conseil, dans le cas d’un «motif sérieux».

En «multipliant les interventions», Mme Lefebvre, conseillère dans Villeray, a voulu rendre la politique plus accessible.

«Je me suis rendue compte que nos institutions étaient un peu archaïques. Le combat que je mène c’est pour avoir des institutions démocratiques représentatives de toute la population. Il faut qu’on ait des gens de tous les horizons», soutient-elle.

En 2012, Mme Lefebvre a fait adopter une motion pour que plusieurs mesures soient prises par le conseil. Un comité de travail a par la suite été mis en place en 2014 s’est penché sur la question. Entre-temps, un salon d’allaitement a été aménagé à l’Hôtel de Ville.

La conseillère a pris part au comité présidé par Lionel Perez, conseiller dans Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce, dont le rapport a été déposé le 14 octobre.

Mais c’était trop tard pour la conseillère d’Ahuntsic Émilie Thuillier. Elle a accouché il y a huit mois et regrette de ne pas avoir bénéficié de ces dispositions. Elle salue les nouvelles mesures, mais prévient qu’il faudra faire bien davantage.

«Le soutien à un élu qui part en congé parental ou d’adoption doit venir de la Ville ou l’arrondissement et pour le moment, ces obligations devraient être plus claires vis-à-vis de l’élu», considère-t-elle.

Métropole, ville unique
Le gouvernement planche actuellement sur un projet de loi sur le statut de métropole.

 Par sa déclaration du mois d’octobre, Montréal revendique que le projet de loi sur le statut de Métropole lui permette de réglementer elle-même sur les questions de conciliation travail-famille.

Un plan d’action en matière de conciliation travail-famille pour les élus municipaux du Québec sera également mis sur pied par Montréal dans les prochains mois et une étude qualitative sera menée auprès des gemmes ayant fait carrière en politique ou ayant l’intention de le faire.


Enjeu québécois
À Montréal, la grande majorité des élus exercent leur fonction à temps plein. Or il n’en est pas de même dans toutes les municipalités du Québec.

La Commission des jeunes élus de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) se penche actuellement sur la durée du congé parental, son «cheval de bataille numéro un» selon son président, John Husk.

«Ce dont on doit tenir compte à l’UMQ c’est de trouver des mesures transversales, qui conviendraient à toutes les municipalités. C’est une difficulté parce que toutes les villes n’ont pas la même réalité», explique M. Husk.

La Commission a récemment déposé un mémoire au Gouvernement du Québec afin qu’il reconnaisse l’importance de réformer la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités.

M. Husk fait remarquer les efforts des villes et des partis politiques pour attirer les jeunes vers la politique. La question de la conciliation travail-famille lui apparaît nécessaire pour en arriver à des institutions plus démocratiques.

«C’est vraiment quelque chose qu’il faut améliorer. Actuellement, on sait que les jeunes de 18 à 35 ans représentent environ 21 % de la population, mais ils ne sont que 8 % des politiciens au municipal. Il y a un manque de représentation de cette partie de la population», fait-il valoir.

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