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Trop de bébés sont mal alimentés dans le monde

ADDS INFORMATION ABOUT FEEDING AND MEDICAL FACILITIES - In this photo taken Friday, Sept. 16, 2016, Elizabeth Athiel holds her 8-month-old daughter Anger, as she is tested for malnutrition at a UNICEF feeding center in Aweil, South Sudan, where she faced the anguished decision of getting urgent medical attention for Anger at a medical clinic a half-day's walk away, or making sure her other five children could eat at the center where she was. Between 4 and 5 million people are at risk of death if they do not receive food assistance, according to the World Food Program, and even as the government has repeatedly promised full humanitarian access to this and other areas, South Sudanese officials have restricted aid amid their hostility at the international community. (AP Photo/Justin Lynch) Photo: AP
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, dimanche, l’UNICEF appelle les gouvernements du monde à s’impliquer pour que les jeunes enfants soient mieux alimentés à ce moment critique de leur vie.

Le portrait est peu reluisant à l’heure actuelle.

L’organisme onusien a publié vendredi un rapport d’une centaine de pages dans lequel il souligne l’importance de bien alimenter les bébés dans les deux premières années de leur vie pour «leur santé, leur développement et leur survie».

La malnutrition affecte toujours 156 millions d’enfants de moins de cinq ans dans le monde, tandis que 42 millions d’autres éprouvent des problèmes de surpoids ou d’obésité — soit 11 millions de plus qu’en 2000.

Le rapport considère deux facteurs: l’allaitement et l’alimentation. D’une part, le taux d’allaitement stagne dans certaines régions notamment parce que plusieurs pays ne prévoient pas de congés parentaux, ce qui dissuade les femmes à opter pour cette pratique. Pourtant, l’allaitement a prouvé ses bienfaits avec le temps. Le lait maternel fournit aux nourrissons de multiples anticorps et les protège de plusieurs maladies, dont la pneumonie et la diarrhée.

L’UNICEF interpelle les gouvernements pour remédier au problème: ils peuvent adopter des lois pour faire la promotion de cette habitude, a soutenu France Bégin, l’une des auteures du rapport, en entrevue avec La Presse canadienne.

L’allaitement est moins fréquent dans les pays industrialisés, mais il a tendance à se répandre avec l’expansion des congés parentaux en Europe et au Canada, par exemple.

Mis à part les congés de maternité, les pratiques des entreprises de lait maternités devraient être mieux encadrées pour limiter l’accessibilité à leurs produits. De plus, selon Mme Bégin, les systèmes de santé doivent être aussi mieux adaptés pour «appuyer les mères dès le premier moment, dès la première heure de vie de l’enfant».

D’autre part, les pays accusent de nombreux retards pour ce qui est de l’alimentation en termes de quantité et de qualité.

Selon les dernières données de l’UNICEF, la moitié des bébés de 6 à 23 mois ne consomment pas le minimum de repas par jour selon leur âge. Les enfants allaités de 6 à 8 mois doivent manger au moins deux fois par jour, tandis que ceux de 9 à 23 mois doivent consommer au moins trois repas. Les bébés qui ne sont pas allaités doivent quant à eux manger au moins quatre fois par jour à partir de 6 mois.

Actuellement, dans le monde, 70 pour cent des nourrissons et des jeunes enfants sont considérés comme dénutris, c’est-à-dire qu’ils ne consomment même pas quatre groupes alimentaires parmi les huit catégories de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les familles pauvres sont évidemment surreprésentées dans ces statistiques, mais l’UNICEF note des carences dans les ménages plus riches aussi. «Même dans les familles plus riches, on a des problèmes à avoir une alimentation adéquate. Parfois, c’est une question d’éducation et on ne sait pas que ce sont des aliments qu’on ne doit pas donner», a analysé France Bégin.

Il est parfois difficile de modifier des pratiques et des mentalités profondément ancrées dans la culture des pays, par exemple l’allaitement en public qui demeure toujours controversé dans certaines régions.

Pour y arriver, l’UNICEF tente de rejoindre des leaders d’opinion qui sauront sensibiliser la population. «On va travailler avec des gens qui sont influents avec les médias sociaux, de plus en plus (…) On a besoin d’avoir beaucoup plus d’information, d’éducation», a souligné Mme Bégin.

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