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Diverses réactions à la présidentielle américaine

President-elect Donald Trump gives his acceptance speech during his election night rally, Wednesday, Nov. 9, 2016, in New York. (AP Photo/John Locher) Photo: John Locher/Associated Press

L’élection du républicain Donald Trump à la présidence américaine a suscité de multiples réactions au pays et à travers le monde, évoquant la surprise et certaines inquiétudes, mais appelant aussi à la collaboration.

Plusieurs réactions ont devancé l’annonce du vainqueur lors de cette longue soirée électorale, et ont appelé à prendre acte du message des électeurs.

LA CHAMBRE

Le président de la Chambre des représentants, le républicain Paul Ryan, a félicité Donald Trump pour sa «soirée mémorable».

Une porte-parole de M. Ryan a confirmé que le président de la Chambre avait joint par téléphone M. Trump. AshLee Strong a dit que les deux hommes avaient eu «une très bonne conversation».

M. Ryan a qualifié la victoire de M. Trump de désaveu «du statu quo des politiques progressistes libérales ayant échoué».

RUSSIE

Le président russe, Vladimir Poutine, a indiqué que Moscou est prête à tenter de rétablir de bonnes relations avec les États-Unis, même si «ce sera difficile».

Il a soutenu que ce n’était pas la faute de Moscou si les relations sont actuellement «dans cet état».

Le communiqué qu’il avait fait émettre plus tôt signale que M. Poutine avait transmis ses félicitations à M. Trump. Il a aussi exprimé l’espoir de pouvoir tirer les relations entre la Russie et les États-Unis de leur état de crise actuel. Vladimir Poutine écrit qu’il a confiance qu’un dialogue constructif et durable pourra s’établir entre les deux pays.

CHINE

Le président chinois, Xi Jinping, a félicité Donald Trump, avec qui il a bien hâte de tisser des liens «de façon constructive» pour éviter les conflits et la confrontation.

Selon le diffuseur public CCTV, M. Xi a estimé que les deux plus grandes économies assument «l’importante et particulière responsabilité de maintenir la paix dans le monde».

L’agence d’État Chine Nouvelle a soutenu que la campagne présidentielle avait montré que «la majorité des Américains se rebellaient contre la classe politique et les élites financières américaines».

L’ambassadeur américain en Chine, Max Baucus, a affirmé que «la relation la plus importante au monde» demeurerait stable indépendamment du résultat de l’élection présidentielle américaine.

IRAN

Le président iranien, Hassan Rohani, a estimé que l’accord historique sur le nucléaire «ne pouvait être rompu par un seul gouvernement».

Donald Trump a dénoncé vertement la conclusion de cet accord international, et promis de tenter de le renégocier.

À la télévision d’État, M. Rohani a estimé que la position des États-Unis dans le monde avait été affaiblie «par ses mauvaises politiques récentes».

Il a soutenu que les résultats du scrutin démontrent à quel point l’Amérique «est et sera encore longtemps un pays malade et instable».

UNION EUROPÉENNE

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a soutenu que l’élection de Donald Trump crée de l’incertitude et pose des défis nouveaux pour les relations transatlantiques.

Interrogé par des journalistes à Bruxelles mercredi, M. Tusk a estimé que «tout en respectant le choix démocratique du peuple américain, nous sommes aussi conscients des nouveaux défis qui se posent maintenant».

«L’Union européenne est un partenaire fort et fiable, et il le restera. Nous attendons la même chose des États-Unis et de son nouveau président.»

Les ministres des Affaires étrangères des 28 dîneront ensemble dimanche pour faire le point sur l’avenir des relations avec les États-Unis. Ils craignent notamment les penchants protectionnistes du président désigné.

FRANCE

Le président français a évoqué l’entrée dans une «période d’incertitude», et promis de poursuivre le dialogue «avec vigilance et franchise».

Dans une brève déclaration à l’issue du conseil des ministres, M. Hollande a félicité Donald Trump «comme il est naturel entre deux chefs d’État démocratiques», mais il a montré peu d’enthousiasme — il avait ouvertement appuyé la candidature de Mme Clinton. «Ce qui est en jeu, c’est la paix, c’est la lutte contre le terrorisme, c’est la situation au Moyen-Orient, ce sont les relations économiques et c’est la préservation de la planète.»

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, avait plus tôt affirmé que la France continuerait de travailler avec le nouveau président, tout en disant que la percée de Donald Trump représentait un avertissement pour l’Europe. «Nous ne voulons pas d’un monde où l’égoïsme triomphe», disait M. Ayrault dans la nuit sur France-2. «Après le Brexit, après l’élection de Donald Trump, il faut que l’Europe soit plus solidaire.»

La présidente du Front national, Marine Le Pen, avait été la première à réagir dans le milieu politique français, félicitant sur Twitter le «nouveau président des États-Unis Donald Trump et le peuple américain, libre!» — alors qu’un vainqueur n’avait pas encore été confirmé.

L’ambassadeur de France aux États-Unis, Gérard Araud, a déclaré sur Twitter, peu après minuit: «Après Brexit et cette élection, tout est désormais possible. Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige.» Et un peu plus tôt, également sur Twitter: «C’est la fin d’une époque, celle du néolibéralisme. Reste à savoir ce qui lui succédera.»

ALLEMAGNE

Angela Merkel a offert à Donald Trump «la collaboration étroite» de l’Allemagne, sur la base des valeurs transatlantiques communes, notamment le respect de la dignité humaine des personnes, peu importe leur origine, leur genre ou leur religion. Elle a confié que cette campagne avait donné lieu à des «confrontations difficiles à supporter».

Un porte-parole du gouvernement a indiqué mercredi que la chancelière pourrait rencontrer Donald Trump avant le sommet du G7 en Italie, en mai prochain. Interrogé sur l’impact de cette élection sur la guerre en Ukraine, Steffen Seibert a indiqué que l’Allemagne «maintiendra assurément sa politique à l’égard de la Russie».

Les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions à la Russie pour l’appui de Moscou aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine.

La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a parlé d’une grande surprise et d’un vote «contre Washington, contre l’establishment». Elle a dit à la télévision publique allemande que Donald Trump demanderait assurément des comptes aux partenaires de l’OTAN, mais que ceux-ci lui demanderaient aussi de préciser «sa position à l’égard» de l’alliance atlantique.

MEXIQUE

Le président mexicain, Enrique Pena Nieto, a félicité… les États-Unis pour leurs élections, sans saluer directement la victoire de Donald Trump. Dans une série de messages sur son compte Twitter, M. Pena Nieto a réitéré mercredi sa volonté de collaborer avec M. Trump «au nom des relations bilatérales».

Le secrétaire mexicain au Trésor, Jose Antonio Meade, a précisé que le pays s’était préparé à de tels chocs financiers externes, comme il l’avait fait d’ailleurs pour le Brexit. Il a rappelé que la décision de la Réserve fédérale américaine sur les taux d’intérêt, en décembre prochain, pourrait aussi constituer un nouveau choc pour le Mexique.

M. Meade a indiqué mercredi aux journalistes que le pays n’avait pas l’intention pour l’instant de soutenir le peso, qui a perdu environ 9,5 pour cent de sa valeur après l’élection de M. Trump.

NATIONS UNIES

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, compte sur l’administration Trump pour renforcer la coopération internationale afin de répondre aux défis actuels de la planète.

M. Ban a indiqué que l’ONU espère oeuvrer de concert avec le gouvernement Trump pour «soutenir des idéaux communs, lutter contre les changements climatiques, faire progresser les droits de la personne, promouvoir la compréhension mutuelle» et appliquer les objectifs des Nations unies pour 2030.

Le secrétaire général a estimé qu’après cette «campagne acharnée et souvent fractionnelle, il est bon de rappeler et de réaffirmer que l’une des grandes forces des États-Unis, c’est l’unité dans sa diversité».

M. Ban a par ailleurs salué la candidate démocrate et ex-secrétaire d’État américaine Hillary Clinton «pour son engagement de toute une vie en faveur de la paix, de l’avancement des femmes et du bien-être des enfants».

TALIBANS

Les talibans espèrent que Donald Trump retirera les troupes américaines d’Afghanistan. Dans un communiqué transmis à l’Associated Press, leur porte-parole, Zabihullah Moujahid, soutient que l’administration Trump «devrait permettre aux Afghans de devenir une nation libre, qui tissera des liens avec d’autres pays sur une base de non-ingérence».

Le conflit en Afghanistan dure depuis 16 ans.

MUSULMANS

Des Indonésiens sur les réseaux sociaux se demandent pourquoi les Américains ont voté en si grand nombre pour le milliardaire Donald Trump, perçu par bon nombre de personnes dans le pays musulman le plus populeux comme intolérant et réactionnaire.

Les sites Twitter, Facebook et les forums de discussion abondent d’avis à savoir si M. Trump suivra sa rhétorique de campagne en incluant une interdiction d’entrée pour les musulmans aux États-Unis.

Environ 100 000 Indonésiens résident aux États-Unis.

Le président Joko «Jokowi» Widodo avait dit à la télévision nationale, avant l’annonce du vainqueur, que son gouvernement travaillerait avec quiconque deviendrait président.

EUROPE CENTRALE

Le président tchèque, Milos Zeman, a salué la victoire de Donald Trump, preuve, selon lui, que les Américains n’avaient pas succombé à la «manipulation des médias».

M. Zeman a apprécié la campagne du candidat républicain parce qu’elle véhiculait des messages «clairs», quoiqu’un peu «rugueux» à l’occasion. Le président, connu pour son opposition à l’accueil massif de migrants, dit partager les positions de M. Trump sur l’immigration et la lutte au terrorisme islamiste.

Le président tchèque avait appuyé la candidature de M. Trump, tout comme d’ailleurs plusieurs leaders d’Europe centrale, notamment le premier ministre hongrois Viktor Orban.

ISRAËL

Le premier ministre Benyamin Netanyahou a félicité Donald Trump, cet «ami sincère de l’État d’Israël».

Un peu plus tôt, le ministre de l’Éducation, Naftali Bennett, avait soutenu que «le temps de l’État palestinien» est révolu.

PHILIPPINES

Le flamboyant président philippin s’est réjoui de l’élection de Donald Trump, qui partage avec lui, a-t-il dit, le goût pour les «gros mots».

En visite en Malaisie, mercredi, Rodrigo Duterte a lancé: «Longue vie à M. Trump! Nous utilisons tous les deux des jurons à tout vent. Nous sommes pareils».

Le nouveau président a publiquement envoyé paître Barack Obama, plus tôt cette année, et critiqué les autorités américaines pour leurs inquiétudes à la suite des opérations musclées de lutte contre le trafic de drogue aux Philippines.

Les autorités philippines ont indiqué mercredi que le président Duterte avait décidé de réduire le nombre d’exercices militaires conjoints avec les États-Unis.

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