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Présidentielle française: un résultat sans surprise

Les sondages l’avaient prédit et c’est donc sans surprise qu’Emmanuel Macron  et Marine Le Pen s’affronteront le 7 mai au deuxième tour de l’élection présidentielle française.

Le candidat fondateur du mouvement En marche! devance de 870 000 voix la candidate du Front national. «C’est ce que tous les sondeurs annonçaient à la décimale près, souligne Frédéric Mérand, directeur du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM). Les sondages sont devenus de plus en plus fiables. Et même s’ils ne peuvent jamais prédire la décision que les gens vont prendre le jour du vote, ils donnent une bonne indication des tendances.»

En effet, si les sondages avaient été malmenés lors de l’élection qui a porté – à la surprise générale – Donald Trump à la Maison-Blanche, les sondeurs ont vu juste pour la présidentielle française.

Même son de cloche du côté de Ruth Dassonneville, professeure adjointe au Département de sciences politiques de l’Université de Montréal et titulaire d’une chaire du Canada en démocratie électorale. «La surprise, c’est que les sondages aient été si précis. L’erreur la plus importante, c’est le résultat de Benoît Hamon, qui a été surestimé», pointe-t-elle.

Les deux vainqueurs du premier tour ont  réussi à détrôner les partis traditionnels de droite ou de gauche qui se partageaient l’Élysée depuis le début de la Ve République en 1958.

Bien que la gauche ait déjà été absente du deuxième tour en 2002, il s’agit d’une première pour la droite.

«C’est une forme de défiance envers les partis traditionnels, juge Antoine Rayroux, professeur au Département de sciences politiques de Concordia. Il y a un manque de confiance.»

Rappelons que la campagne du candidat des Républicains François Fillon, qui a récolté 19,94% des voix, a été entachée par une affaire d’emplois fictifs présumés accordés à sa famille.  «C’est assez probable que, s’il n’y avait pas eu cette affaire, François Fillon se serait retrouvé face à Marine Le Pen au deuxième tour», explique M. Rayroux.

«Dans le cas de la gauche, c’est davantage une crise identitaire qui a mené à une division du parti», poursuit-il.

L’incapacité du parti à créer une coalition a certainement miné ses chances d’être au deuxième tour. Jean-Luc Mélenchon, de La France insoumise, et Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste (celui du président sortant François Hollande), obtiennent respectivement 19,62 % et 6,35 % des votes. Les deux gauchistes récoltent conjointement 25,97 % des suffrages.

L’entre-deux tours
Les plus récentes estimations voient Emmanuel Macron futur locataire de l’Élysée.

Les candidats défaits M.  Fillon et M. Hamon ont appelé à voter contre Marine Le Pen. M. Mélenchon ne s’est pour sa part pas prononcé.

«Ça serait hautement improbable de voir Marine Le Pen remporter l’élection, précise M. Mérand.  Tous les sondages donnent 60 % des votes à Macron au deuxième tour, mais ça va dépendre du taux de participation et de mobilisation de son électorat ainsi que de celui des autres candidats.»

Mme Dassonneville estime également que l’enjeu du deuxième tour sera la mobilisation contre Le Pen. «Les électeurs du FN sont des gens qui sont présents et qui votent, souligne-t-elle. Emmanuel Macron  a besoin que les autres partis se mobilisent pour lui. Et pour mobiliser, il va avoir besoin de se présenter comme différent de Le Pen et de la présenter comme un danger pour la France, pour la république», conclut la professeure.

Réactions à Montréal

«Ça fait 30 ans qu’on a les mêmes politiques. On avait envie de voir un renouveau avec  Emmanuel  Macron. Il représente la France de demain.»
– Hélène, 57 ans, touriste française de Lyon. Elle a voté pour Emmanuel Macron.

 

«C’est plutôt positif. Ça montre qu’il y a une grande partie des Français qui soutiennent le message d’Emmanuel Macron porté sur l’ouverture d’esprit, l’ouverture sur le monde.»
– Gabriel, 22 ans, assistant de recherche. Il a voté pour Emmanuel Macron.

 

«Le résultat confirme mes craintes… Voir le nom de Le Pen au deuxième tour… Je ne me reconnais pas là-dedans. C’est horrible.»
– Morgane, 25 ans, qui travaille dans le tourisme. Elle a voté Emmanuel Macron.

 

«Ça me fait mal de voir Marine Le Pen au deuxième tour et aussi proche. C’est impossible qu’elle passe, mais ça m’embête qu’elle soit arrivée là.»
– Philippe, 45 ans, informaticien. Il a voté pour Emmanuel Macron.

 

 

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