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Des humains en Amérique il y a 130 000 ans, indiqueraient des fossiles

In this April 28, 1993 photo provided by the San Diego Natural History Museum, a bulldozer refills the Cerutti Mastodon site in San Diego, Calif., after the excavation and salvage of fossils. In a report released on Wednesday, April 26, 2017, researchers say the southern California site shows evidence of human-like behavior from about 130,000 years ago, when bones and teeth of an elephant-like mastodon were evidently smashed with rocks. (San Diego Natural History Museum via AP) Photo: The Associated Press

Un nouvelle étude affirme que les premiers Américains sont arrivés beaucoup plus tôt que ce que croyaient les scientifiques. Les premiers habitants du continent seraient arrivés il y a plus de 100 000 ans et pourraient avoir été des hommes de Néandertal.

Avant cette découverte, les scientifiques considéraient que les premiers arrivants avaient foulé le continent il y a 15 000 ans.

Des chercheurs avancent qu’un site du Sud de la Californie révèle des signes d’activité humaine datant d’il y a 130 000 ans. Les fossiles d’os et de dents d’un mastodonte y auraient été fracassés à l’aide de roches.

Cette date reculée signifie que ces fracasseurs d’os n’appartenaient pas nécessairement à notre espèce, Homo Sapiens. Les chercheurs estiment que ces Californiens pourraient avoir été des représentants d’une espèce connue seulement par des fossiles retrouvés en Europe, en Afrique et en Asie : des Néandertaliens, des Dénisoviens ou des Homo Erectus.

«Le réponse honnête est que nous ne savons pas», a dit Steven Holen, l’auteur principal de l’étude et directeur du Centre pour la recherche paléolithique américaine, de Hot Springs au Dakota du Sud. Aucun fossile d’hominidé n’a été découvert sur le site.

Quelle que soit leur espèce, ils pourraient être arrivés d’Asie par la Béringie, un bras de terre qui reliait auparavant la Sibérie et l’Alaska, ou bien à bord d’une embarcation en longeant les côtes de la Béringie, ou encore en rejoignant l’Amérique du Nord par la haute mer, a indiqué M. Holen en entrevue téléphonique.

Ce dernier présente le résultat de ses recherches dans un article publié mercredi dans la revue Nature. L’étude a été accueillie avec beaucoup de scepticisme de la part de certains experts, qui jugent les preuves insuffisantes.

Les fouilles ayant mené à cette découverte remontent à l’hiver 1992-93. Le site a été exhumé par des chercheurs durant une excavation de routine dans le cadre d’un projet d’agrandissement d’autoroute à San Diego. L’analyse des trouvailles a dû être retardée le temps d’assembler l’expertise appropriée, a dit Tom Demere, curateur au Musée d’histoire naturelle de San Diego, lui aussi auteur de l’étude.

L’article publié dans Nature porte principalement sur les restes d’un seul mastodonte et de cinq roches trouvées aux alentours. Les os et les dents du mastodonte auraient manifestement été fracassés à l’aide de trois pierres utilisées comme des marteaux, de façon à en extraire la moelle et créer ensuite des outils.

Les fouilles ont également permis d’exhumer une défense de mastodonte placée en position verticale dans des strates de terre plus vieilles, ce qui pourrait indiquer qu’elle a été enfoncée dans le sol.

«Si ces résultats résistent à une analyse plus approfondie, ça change tout ce qu’on croyait savoir», a lancé Chris Stringer, du Musée d’histoire naturelle de Londres. «Mais plusieurs d’entre nous voudront avoir des preuves provenant de d’autres sites avant d’abandonner le modèle traditionnel de l’arrivée des humains modernes dans les 15 000 dernières années», a-t-il ajouté par courriel.

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